Il y a des jours et bien plus souvent des nuits
Comme une panacée pour chasser notre ennui :
Déboulent tout en vrac un tas de souvenirs,
Et l’on ne peut plus rien pour tous les contenir.
Ce sont surtout ceux de notre prime jeunesse
Qui semblent vouloir qu’enfin on les reconnaisse :
Ils sommeillaient aux limites de la conscience,
Ils surgissent soudain d’une longue impatience.
Et au fil des années c’est tout notre passé
Que l’on reconstitue d’un temps bien fracassé…
Les pièces retrouvées d’un ensemble effacé
S’ajustent sur le fil d’un support esquissé.
Rien ne se perd alors dès que l’on reconstruit :
Que se cache un anneau que l’on croyait détruit,
Le voilà resurgi en pièce rapportée…
Il avait fait faux bond, la mémoire quittée.
Et si rien ne se perd et que tout se transforme
Notre mémoire veille à bien reprendre forme :
Que le passé s’efface, c’est notre personne
Qui de quelque substitut se caparaçonne. (14/11/2018)