Beaucoup n’ont rien à dire, alors il faut qu’ils glosent,
Et quand ils parlent trop ils ne savent que dire :
La parole labile, il faut bien qu’elle explose
Alors qu’elle invite souvent à se dédire.

Les politiques dont les pensées sont bien vides
Se gargarisent de leurs mots à satiété,
Ils en oublient alors, tant ils en sont avides
Ce qu’ils ont dit la veille en toute impunité.

Et ils croient inventer chaque fois quelque idée
En se persuadant de ratiocinations,
Leur imagination ainsi bien débridée,
Ils tombent dans le piège de leur addiction.

Mensonge à fleur de peau, ils vont bien discourant
Entre le clair-obscur et l’obscur éclairant,
Prisonniers de leur verbe et entrant dans les rangs
Du confus, de l’abscons et du désespérant.

Je les vois s’agiter et les prie de se taire,
Car leur parole se passe de la pensée,
Sans elle la voilà devenue délétère,
Comme barriques des Danaïdes percées. (21/03/16)