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Coronavirus : le risque d’épidémie pourrait toucher les libertés publiques

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Article du 24 février 2020
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Par Frédéric Mas.

WOW La Bourse de Paris chute de plus de 2,5% à l’ouverture. Londres perd plus de 2%. Milan 1,5%. La propagation du coronavirus inquiète les marchés. #Covid_19

— Raphaël Bloch (@Bloch_R) February 24, 2020

Le coronavirus est en train de plonger le monde dans une crise de panique politique qui, au-delà de ses répercussions sanitaires, pourrait aussi avoir des conséquences néfastes sur les libertés publiques. En Italie, 152 nouveaux cas de contamination ont été détectés dont 4 mortels. Face au spectre de la pandémie, les pouvoirs publics italiens ont mis 11 villes en quarantaine, plaçant 52 000 personnes en zone de confinement. Le ministre français de la Santé Olivier Véran se dit « attentif à la situation en Italie » et a estimé très probable la possibilité de nouveaux cas en France.

Couacs de la communication de crise

La communication de crise du gouvernement français ne brille pas par sa cohérence et a suscité la défiance auprès du public. Tributaires des informations distillées par la Chine, mais aussi de la mauvaise gestion du problème sanitaire par nos voisins italiens, le gouvernement français s’est voulu d’abord rassurant avant d’opérer un revirement ces derniers jours.

La semaine dernière, Agnès Buzyn assurait que si le risque de propagation existait, il était « faible ». Cette semaine, le discours change puisqu’elle a déclaré au micro d’Europe 1 que le risque était désormais « réel ». Même son de cloche de la part du nouveau ministre de la Santé Olivier Véran , qui a précisé que les autorités sanitaires se préparaient à l’épidémie. Les commentateurs ont accusé le gouvernement de légèreté sur le dossier du coronavirus, impression renforcée par la démission inopinée d’Agnès Buzyn désormais tête de liste aux élections municipales à Paris. Comment un ministre en charge du dossier des retraites et de la crise sanitaire du coronavirus peut-elle être remplacée au pied levé pour des raisons purement électorales ?

S’est ajoutée à cela la déclaration inquiétante d’Olivier Véran sur l’efficacité supposée de la censure chinoise dans la gestion de crise de l’épidémie. Le gouvernement français est-il en train de songer à une telle intervention liberticide pour préparer la crise sanitaire ? Une telle censure a-t-elle véritablement été efficace, ou, au contraire a-t-elle ralenti la diffusion de l’information nécessaire à la sortie de la crise ?

Paranoïa et fermeture des frontières

La nouvelle de l’aggravation de la crise en Italie a suscité aussi un vent de panique dans l’opinion publique : ne faudrait-il pas fermer systématiquement les frontières et limiter la liberté de circulation au nom du principe de précaution ?

Chine, Italie,…La France contrôle-t-elle ses frontières ? Non elle n’en a plus. Un plan d’action efficace suppose pourtant de contrôler les entrées depuis les zones à risques ou contaminées. Ayons des frontières nationales une bonne fois pour toutes. #Covid_19

— Florian Philippot (@f_philippot) February 23, 2020

La peur est mauvaise conseillère, car en plus d’être dommageable à la liberté de circuler en tant que principe fondamental, une telle restriction risque fort d’être à la fois inutile et contre-productive dans bien des cas. Imaginer qu’en augmentant les contrôles aux frontières avec l’Italie on pourrait stopper la diffusion du virus est illusoire, car elles sont loin d’être étanches.

Comme le rappelle Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, interrogé par Europe 1 : « On est dans l’espace Schengen, donc c’est compliqué d’imaginer qu’on mette en place des contrôles aux frontières sur une frontière terrestre alors qu’il y a une frontière maritime, des échanges aériens et qu’on peut se rendre d’Italie en France en passant par la Suisse ou par l’Autriche. »

La fermeture systématique des frontières au nom du principe de précaution pourrait également freiner nos possibilités de collaboration avec nos partenaires européens et entraver le traitement des victimes du coronavirus. L’Italie avait ainsi fait le choix de ne pas mettre les personnes infectées de retour de Chine en quarantaine, et s’était contentée d’interdire les vols. Comme le remarque le professeur Walter Ricciardi de l’OMS dans la Stampa , la décision n’était pas scientifique et a abouti à ne pouvoir suivre les patients contaminés.

Restons attentifs à ce que le principe de précaution pourrait déclencher en matière de restriction de la liberté de circulation. La liberté doit être défendue, et c’est sur la science qu’il faut miser plus que sur le tout politique.

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