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Comment l’arrogance de l’État détruit la France

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

En cinq ans, Emmanuel Macron aura réussi à anéantir la gauche, à enterrer la droite, à ridiculiser l’Assemblée nationale et à faire disparaître le Sénat. La France n’est plus une République reposant sur des institutions, mais le terrain de jeu d’une administration toute-puissante qui s’amuse avec des petits avatars virtuels qui ont été autrefois des individus et des citoyens.

Instinctivement, l’immense majorité des Français sent bien que quelque chose ne va pas, que quelque chose ne tourne pas rond.

Ce qui aurait dû être la représentation nationale : l’hémicycle du palais Bourbon, a été transformé en chambre d’enregistrement et en cours de récréation . Les dernières péripéties politiciennes autour de la loi sur le passe vaccinal ont radicalisé et clivé l’opposition, au point de faire voter aux députés républicains une motion de suspension de la France Insoumise .

Le président de la République, désormais sans filtre et bien déterminé à exhiber qu’il jouit de privilèges qui lui donnent une totale impunité, a contrario de ses sujets, a posé les nouvelles règles du jeu . Ceux qui joueront dans son camp jouiront désormais de son indulgence, les autres seront condamnés à l’exil intérieur.

Casus Belli

Le passe vaccinal est, de façon totalement assumée, une privation des libertés qui résulte, de façon tout aussi volontaire à la dégradation, au bannissement, à la mise hors la loi, d’une partie des Français.

« Aucun homme libre ne sera saisi, ni emprisonné ou dépossédé de ses biens, déclaré hors-la-loi, exilé ou exécuté, de quelques manières que ce soit. Nous ne le condamnerons pas non plus à l’emprisonnement sans un jugement légal de ses pairs, conforme aux lois du pays.  »

La Magna Carta établissait en 1215 les bases de la civilisation occidentale : le refus affiché de l’arbitraire, la condamnation entière et totale de l’abus de pouvoir.

Depuis, en 800 ans, des dizaines, des centaines, des milliers, des millions se sont battus, se sont parfois sacrifiés pour ne pas perdre cette identité. La liberté est le fondement de l’Occident.

John Locke rappelait en 1690 que cette liberté n’était pas négociable :

« Cette liberté par laquelle l’on n’est point assujetti à un pouvoir arbitraire et absolu est si nécessaire, et est unie si étroitement avec la conservation de l’homme, qu’elle n’en peut être séparée que par ce qui détruit en même temps sa conservation et sa vie. »

Bien évidemment, l’exil intérieur n’est pas acceptable. Il ne le sera jamais. Les combats contre les tyrannies diverses et variées n’ont cessé depuis des siècles de transformer le continent, et la France en premier, en un brasier de guerres civiles et autres bains de sang.

Le dragon endormi

Mais malheureusement, ou peut être fortuitement, le pays semble vivre dans une torpeur qui n’a de comparable que l’arrogance de ceux qui ont réussi, légalement, régulièrement et pacifiquement il est vrai, à verrouiller tous les rouages du pouvoir.

Cette impuissance se retrouve dans cette énorme majorité du pays constituée par ceux qui ne votent pas, ceux qui ne votent plus, ceux qui ne savent pas pour qui voter, aussi par ceux qui votent par calcul en essayant d’imaginer des scénarios scabreux et alambiqués pour que ce cauchemar cesse un jour.

Devant cette passivité, voire ce fatalisme, les autres se croient intouchables et sont prêts à toutes les compromissions pour conserver leurs privilèges, leurs rentes et leurs avantages.

Les idéologies sont bannies, les religions exilées, la morale sous contrôle strict, les revendications achetées. Tout contrepouvoir est sous contrôle. Il ne reste plus en France que la coquille vide des administrateurs, qui tels les robots des dystopies ont pris le pouvoir, passant de serviteurs à maître.

La junte des ronds de cuir a pris le pouvoir, et personne ne sait comment dégager ces usurpateurs.

Moulinets et invectives

Alors oui, ça chauffe à l’assemblée . De ci de là, on crie à l’infamie. On se radicalise, on se lève, on s’insurge, on se rebelle. En réponse, on insulte de pareille manière, on vocifère, on menace…

Mais ce processus est long, très long.

Vingt-huit députés Les Républicains ont voté pour la loi sur le passe vaccinal ; 24 ont voté contre ; 22 se sont abstenus ; 7 socialistes ont voté pour, 10 ont voté contre, 3 se sont abstenus. Trois UDI ont voté pour, 8 ont voté contre. La France Insoumise a voté contre. Tous les députés non-inscrits, sauf un ont voté contre. Et le croyez-vous ? Trois députés de la majorité présidentielle ont voté contre.

Sanitairement, il n’y a plus de crise du covid. La société civile a réagi et le virus a muté. Il reste présent, mais les principaux dangers ont été circonscrits : Les EHPAD (plus de la moitié des décès lors de la première vague) ont été sanctuarisés, les personnels, les directions, les résidents ont très vite réagi et mis en place les solutions au fur et à mesure qu’elles étaient disponibles. Les masques, le gel et maintenant les autotests, sont disponibles pour un prix tout à fait modique dans la grande distribution, donnant au plus grand nombre la capacité de se prémunir et de protéger leurs proches. Les vaccins, les traitements et les protocoles de soins donnent des outils aux personnels médicaux pour prévenir et prendre en charge les cas graves.

Consciemment ou inconsciemment, ceux qui ne sont pas assez bons pour briguer un métier utile à la société et qui se sont donc réfugiés dans l’association criminelle légale qui dirige le pays, ceux-là ont n’ont pas tardé à comprendre ce qui se passait, puisqu’ils étaient les premiers concernés.

Un gouffre entre mots et réalité

L’État français ne sert à rien. Il est impuissant et ne fait que compliquer la vie des gens. Il se ridiculise chaque jour. Il ne sait plus quoi inventer pour essayer de démontrer qu’il existe.

Heureusement que la société civile a réagi. Sans cela, si on avait laissé faire l’État et son délire bureaucratico-technocratique, où serions-nous ? En deux ans, l’État a été incapable de faire évoluer l’hôpital, tout ce qu’il a réussi à faire, c’est dépenser encore plus d’argent du contribuable et de dégoûter ou de virer une partie de son personnel. Il a créé la pénurie sur les masques, sur le gel, retardé au-delà du raisonnable la mise en place des tests. Il lui a fallu plusieurs mois pour revenir sur son interdiction de vente libre des autotests, sur son interdiction de vente des masques. Il a été lamentable dans la vaccination, accumulant des retards inacceptables. Une fois les problèmes de logistique et les procédures administratives tatillonnes et ridicules levées, il a récompensé les Français d’être parmi les pays les plus vaccinés au monde en réduisant les libertés, en leur faisant la leçon et en inventant un ennemi public voué aux gémonies. Il a mené la croisade contre certaines solutions thérapeutiques et contre les médecins de ville. Il est incapable de prendre la vraie mesure des problèmes, faisant paniquer la France entière en gobant sans vérifier des fantasmes alarmistes totalement fantaisistes.

Le pire, à la fois cause et effet de cette politique de gribouille est sans nul doute l’énorme nuage de brouillard qui règne depuis deux ans sur la situation réelle de l’état sanitaire du pays, sur la gravité de la maladie et sur la réelle capacité du système de santé.

L’arrogance de l’État : incompétent, inutile et toxique

L’État français est une vaste blague d’incompétence. La seule chose qu’il sache bien faire, c’est entretenir un climat délétère de suspicion, de haine et de violence afin de cacher ses ratés, ses lourdeurs et ses complications inutiles et incessantes.

Les élus l’ont certes compris, mais les Français aussi le comprennent de plus en plus. Emmanuel Macron aura beau gesticuler, manigancer, les députés auront beau voter pour ou voter contre, les Français ne respectent plus cet État obèse et gâteux. Il faut dire que l’équipe en place n’a fait aucun effort, et c’est un doux euphémisme, pour susciter le respect.

Mais cette attitude consistant à bomber le torse plait énormément à un certain électorat qui pourrait renouveler le mandat du président de la République. Son analyse simpliste d’un État délabré par le manque de courage et d’ambition de ses dirigeants trouve écho dans les fanfaronnades et les provocations populistes et démagogiques du chef de l’État et des divers ministres. Pour eux, la pire des fautes est l’impuissance.

Qu’importe que l’État prenne la bonne ou la mauvaise décision, l’important est qu’il fasse quelque chose. Et au plus cette chose peut sembler courageuse, martiale, volontaire, déterminée… au mieux c’est. Au plus elle sera coûteuse, en argent, en liberté, en reniement, en inutilité et en démesure, au plus elle aura une chance de passer pour courageuse, martiale, volontaire, déterminée auprès d’afficionados qui confondent politique et club de supporters.

Ironiquement, la décrépitude de l’État est le meilleur allié des candidats à sa direction.

L’opposition se trouve totalement prise au piège de cette combine politicienne : s’opposer frontalement aux mensonges et aux excès du gouvernement les ferait se voir aussitôt accusé de faiblesse et d’être ennemi de l’État.

La politique sanitaire n’a absolument aucune visée sanitaire. Les citoyens, pardon, les administrés, sont les dindons de cette farce grotesque.

Voir en ligne : https://www.contrepoints.org/2022/0...