Il semble bien que Donald Trump ait obtenu ce qu’il voulait, à savoir une cessation des hostilités en Palestine avant son intronisation du 20 janvier. C’est déjà une victoire contre le camp démocrate qui a soutenu, armé et financé le massacre déclenché par Israël au lendemain du 7 octobre.
C’est aussi une défaite pour Israël après 15 mois de matraquage épouvantable de la population palestinienne. Une énorme défaite morale au plan international tout d’abord. Y compris en Occident où poursuivis par la CPI, les dirigeants israéliens deviennent des parias. Mais aussi pour les participants aux opérations militaires qui ne sont plus en sécurité judiciaire nulle part. À part une très faible minorité, l’opinion publique israélienne a massivement soutenu le massacre. L’énorme traumatisme face à la violence de l’attaque du 7 octobre démontrait la vulnérabilité d’Israël et même de la pérennité de son projet. Cette terrible angoisse a tout justifié, et donné les coudées franches aux suprémacistes fascistes qui infectent le pouvoir israélien. Et qui ont analysé le 7 octobre comme offrant une opportunité, un effet d’aubaine pour pousser encore leur projet colonial génocidaire.
Le prix payé par le peuple palestinien est effroyable, mais il a fait la démonstration qu’il continuerait le combat pour sa survie. Israël de son côté a définitivement arraché le masque et montré quelle était sa vérité. Celle d’une violence étatique sans mesure, celle d’une société malade, accomplissant, et allant jusqu’à les revendiquer, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Donald Trump a aussi pu imposer sa solution temporaire, parce que pour l’Occident, le problème du Moyen-Orient est devenu plus qu’un boulet. Rien n’est réglé, les Nétanyahou, Ben Gvir, Smotrich sont toujours au pouvoir. Et le peuple palestinien va continuer de résister quel qu’en soit le prix, comme il vient de le montrer.
Discutant avec un ami, David Ben Gourion fondateur de l’État d’Israël, lui faisait part de ses doutes sur sa pérennité d’Israël, parce qu’à son avis les Arabes n’accepteraient jamais d’être évincés de leur terre. Son interlocuteur s’offusqua alors et lui dit : « comment quelqu’un comme vous, dont l’État d’Israël est l’œuvre de la vie peut-il penser et dire une chose pareille en arrivant à dormir ? »
Ben Gourion lui répondit : « qui t’a dit que je dors ? »