Ne pas choisir reste marqué au sceau du choix :
Entre choisir ou pas reste que l’on choisit,
Toute décision seule à la fin nous échoit,
A repousser tout choix je reste dessaisi.

Qu’on se souvienne de l’âne de Buridan
Pris entre celui d’un beau picotin d’avoine
Et celui d’un seau d’eau pour s’abreuver dedans :
C’est d’un janséniste qu’il prit l’habit de moine.

Et entre hésitations et procrastination,
Notre bel âne se laissa enfin mourir,
La mort mit fin hélas à toute prétention,
Le choix fut de choisir de ne plus rien choisir.

Mais ne pas choisir ce que cependant l’on fait
Nous conduit seulement en dehors des sentiers
Jalonnés sans doute de bien d’autres méfaits,
Quand toute indécision nous laissera entiers.

Car lourds demeurent les risques de quelque choix :
L’aventure nous mène alors dans l’inconnu
Et c’est bien tôt ou tard que sur le cul l’on choit
Et que l’on se retrouve soudain mis à nu. (13/11/16)