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Boeing dans la tourmente

, par  Scapin , popularité : 2%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Pour Boeing, la série noire est sans fin.

Un vol Air France atterrit en urgence au Nunavut à cause d’une odeur de brûlé, dérapage incontrôlé à l’aéroport de Dakar , frein d’atterrissage qui ne sort pas à l’aéroport d’Istanbul, aux États-Unis un capot qui s’en va durant le décollage : autant d’incidents qui n’ont jamais provoqué que des dégâts sur l’avion et des blessés légers, mais qui ternissent l’image du constructeur américain.

La crise du 737 Max avait déjà conduit à la démission du patron de Boeing en 2019. Dennis Muilenburg (2015-2019) avait quitté ses fonctions après deux crashs successifs qui avaient provoqué la mort de 346 personnes. La nouvelle génération de Boeing, le 737 Max, mis en circulation à partir de 2015, témoigne de nombreuses failles qui n’ont pas été résolues. David Calhoun le remplace à la tête de l’entreprise, qui perd 12 milliards de dollars en 2020 et doit licencier 30 000 personnes.

Les incidents se poursuivent néanmoins : en janvier 2024, la porte d’un appareil se détache en plein vol. Quelques mois plus tard, David Calhoun annonce à son tour sa démission.

L’entreprise n’est pas tirée d’affaires et la nouvelle équipe aura fort à faire. Cette crise de Boeing témoigne d’une crise de l’industrie américaine, de ses process de fabrication et de vérification. Elle témoigne aussi d’une crise de la gouvernance des grands groupes. Alors que l’entreprise perd beaucoup d’argent et qu’elle licencie en masse, le PDG s’était octroyé une augmentation de 45 %, pour une rémunération annuelle atteignant les 33 millions de dollars.

C’est aussi une crise du complexe militaro-industriel, Boeing étant très lié à la commande publique.

Ces incidents ternissent l’image de l’entreprise, mais aussi l’image des États-Unis, tant Boeing est une vitrine des succès américains. Elle met l’aviation mondiale en tension et ouvre les portes à ses concurrents : Airbus bien sûr, mais aussi les compagnies brésiliennes ou chinoises. Le bras de fer entre les États-Unis et la Chine se joue aussi sur le terrain industriel.

Voir en ligne : https://www.contrepoints.org/2024/0...