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Bloc-notes : pourquoi Macron attise la colère populaire

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Article du 23 janvier

« Bloc-notes : pourquoi Macron attise la colère populaire »

Emmanuel Macron est-il injustement contesté ? Il ne peut être tenu pour seul responsable de l’état de la France. Plagiant Musset, il a d’ailleurs déclaré : "Peut-être que j’arrive trop tard dans un monde trop vieux, que la casse est déjà importante, mais je ne vais pas payer pour mes prédécesseurs." Le chef de l’État a raison, même si sa réflexion admet l’échec de sa promesse d’un nouveau monde. Il se voyait à la fois en alchimiste du verbe et en promoteur d’une "start-up nation". Le premier bilan est plus modeste. Certes, son opération "Choose France", organisée lundi à Versailles, a rassemblé près de 200 dirigeants d’entreprise français ou étrangers. Quatre milliards d’euros d’investissements étrangers ont été annoncés. Le gouvernement rappelle qu’il a créé 500 000 emplois depuis deux ans et demi et qu’il a fait de la France un pays attractif pour les investisseurs, en deuxième position après l’Allemagne. Ce résultat est à mettre au crédit de Macron. Mais comprend-il les Français ? Hélas, toujours pas.

Le président ne veut l’admettre, mais les colères qui se succèdent doivent beaucoup au rejet de son ego et à son incapacité à apaiser les fractures françaises. Son narcissisme le pousse vers un monarchisme incongru. Le chef de l’État, habité par son destin, s’est convaincu de la justesse de ses intuitions. C’est pourtant son mondialisme qui fédère les oppositions populaires, à droite comme à gauche. Le progressisme macronien est perçu par beaucoup comme un pouvoir solitaire, brutal, coupé des gens. Ségolène Royal, qui se lance dans l’opposition frontale, entend exploiter à son tour cette faiblesse. Quand la porte-parole du gouvernement, Sibeth NDiaye, déclare, en commentant la montée des tensions contre le président : "Si provoquer de la violence c’est faire les réformes pour lesquelles on a été élus, ça, je l’assume", elle contribue à l’hystérisation autour d’un Macron inutilement transgressif.

Le Macron candidat avait su analyser, dans ses critiques de la démocratie fatiguée, ce que le Macron président ne cesse d’aggraver.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/202...