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Bloc notes : la France en quête d’intelligence collective

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« Bloc notes : la France en quête d’intelligence collective »

Où sont passés les intellectuels  ? Dans l’exercice d’intelligence collective que propose Emmanuel Macron avec son grand débat, ils sont aux abonnés absents. La désignation d’un "sage" aurait pourtant été utile pour surplomber l’exercice de questionnement ouvert mardi, jusqu’au 15 mars. Or ce sont deux membres du gouvernement, Emmanuelle Wargon (Transition écologique) et Sébastien Lecornu (Collectivités territoriales), qui ont été chargés d’animer les prises de parole de la société civile. Chantal Jouanno, initialement pressentie pour ce rôle en tant que présidente de la Commission nationale du débat public, avait préféré renoncer à sa mission après une polémique sur son salaire (14 700 euros bruts par mois). Question : l’Élysée a-t-il réfléchi, une seconde, aux raisons de la colère des "gilets jaunes", dont le grand débat se voudrait l’antidote  ? Ceux-ci récusent non seulement les planques et privilèges de la caste au pouvoir, mais aussi la prétention de l’État à tout piloter depuis des ministères. La suffisante macronie montre une pensée médiocre.

La "lettre aux Français", écrite par Macron, ne remettra pas le pays à hauteur de sa réputation de nation littéraire et impertinente, ouverte aux disputes des philosophes. L’époque s’est abêtie. Mais le peuple n’est pas devenu moutonnier pour autant. Parce qu’il n’entend pas sombrer dans le trou noir des impensés, il a choisi - l’insensé  ! - de s’accrocher au bon sens proscrit par les pédants. Ces derniers se bouchent le nez devant la "populace" qui parle clair. Les intellos que Macron avait critiqués, dans un propos rapporté par l’écrivain passe-pommade Philippe Besson (nommé depuis consul général à Los Angeles), sont ceux qui comprennent le mieux les bouleversements en cours. "Ils ne m’intéressent pas tellement, avait dit Macron, parlant d’Alain Finkielkraut, Michel Onfray ou Emmanuel Todd. Ils regardent, avec les yeux d’hier, le monde d’hier." Mais ce vieux monde-là pète le feu. Il sème la panique chez les faillis. Le sociologue Michel Maffesoli retrouve dans cet "extrême peuple", qui manie naturellement la satire, la provocation, la dérision, le vieil esprit français. Ce souffle toujours vivace effraie le parti de l’Ordre : il voit des casseurs partout.

Le macronisme, qui subjugua les progressistes oublieux des pauvres, s’est construit sur le vide de l’autocongratulation, du conformisme et du prêt-à-penser des "winners ".

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...