« Bloc-notes : débâcle de la République des grands mots »
Ils disaient : " La Turquie a toute sa place en Europe ! " Ces Français se présentaient comme ouverts et progressistes, voyant juste et loin. À ceux qui leur conseillaient de regarder de plus près le nouveau sultan, Recep Tayyip Erdogan, ils lançaient leurs mots empoisonnés : islamophobes, xénophobes, racistes, nauséabonds, etc. Pour ces beaux esprits, le frère musulman Erdogan n’était qu’un "islamiste modéré", semblable à nos ""démocrates-chrétiens". Il reste à faire l’inventaire des âneries débitées par les partisans de l’entrée de la Turquie en Europe. Et pour cause : l’homme s’est révélé, comme prévu, en islamiste conquérant et maître chanteur. En envahissant, le 8 octobre, le nord-est de la Syrie pour y chasser les Kurdes, Erdogan a choisi de combattre des vainqueurs de l’État islamique, donc de faire le jeu de Daech. Pour sa part, Donald Trump a opté pour une stratégie hasardeuse en retirant ses troupes de cet imbroglio oriental et en laissant les Kurdes à découvert.
Cet aveuglement sur l’islamisme en marche est une illustration de plus de la bienveillance de l’Occident face aux envahisseurs. Depuis la crise pétrolière de 1973, l’Union européenne ne cesse de s’ouvrir aux concessions migratoires et culturelles exigées par les 57 États musulmans de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Le "dialogue euro-arabe" est devenu le prétexte pour imposer à l’Europe sans pétrole le point de vue islamique. Cet état d’infériorité lui vaut d’être déconsidérée par Erdogan. C’est lui qui intime aux Turcs de France de ne pas s’assimiler, en leur expliquant : "L’assimilation est un crime contre l’humanité." Jamais aucun responsable n’est venu lui rétorquer que l’assimilation est constitutive de l’identité française. Article 21-24 du code civil : "Nul ne peut être naturalisé s’il ne justifie pas de son assimilation." Il est vrai que l’esprit de cet article a été oublié…
Dans la débandade face à la Turquie, la France n’est pas plus glorieuse que les Américains : ses forces militaires ont pareillement quitté les zones syriennes à risques, en renonçant à soutenir les Kurdes et les admirables femmes combattantes.