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Bloc-notes : Jacques Chirac, père de la droite honteuse

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« Bloc-notes : Jacques Chirac, père de la droite honteuse »

La mort de Jacques Chirac rend orpheline la droite honteuse. Partout, elle s’est transformée en machine à perdre. Ce week-end, en Autriche, le chancelier conservateur Sebastian Kurz a remporté haut la main les législatives après une campagne décomplexée contre "l’immigration illégale" et "l’islam politique". Du coup, l’extrême droite (FPÖ) a perdu dix points. Tant que la question identitaire ne sera abordée qu’avec des pincettes par Les Républicains, ils n’auront aucune chance de retrouver leurs électeurs perdus. Il y a un an, Valérie Pécresse (LR) déclarait : "Ni Orban ni Salvini ne sont des modèles pour la droite française." Ce genre de réflexion ne satisfait qu’un progressisme en sursis : il surnage en insultant ceux qui craignent que les Français ne deviennent, demain, minoritaires dans leur pays envahi. Cela fait cinquante ans que les lanceurs d’alerte, à commencer par le conservateur britannique Enoch Powell en 1968, sont ainsi traqués par les dénonciateurs et les censeurs à cartes de presse. Mais les faits donnent souvent raison aux Cassandre. La droite honteuse a fait son temps.

La décision de la famille Chirac de ne pas inviter Marine Le Pen au service solennel en l’église Saint-Sulpice, lundi, est venue contredire l’image de rassembleur défendue par les thuriféraires de l’ancien président. Une rancune déplacée a voulu faire payer à la fille les oppositions du père. La stratégie de diabolisation du FN, arrivé au second tour de la présidentielle le 21 avril 2002 face à Chirac, a abouti à faire de cette formation le premier parti d’opposition. En refusant à sa présidente de se joindre à un moment de recueillement et de cohésion, le clan Chirac a signifié à des millions de Français qu’ils étaient indésirables. C’est cette exclusion d’une partie d’un peuple, coupable de penser trop librement, qui a conduit à la désintégration de la droite de gouvernement. Son alliance tactique avec le centrisme tempéré l’a rendue semblable à la gauche. De ce piège, consolidé par Chirac, Les Républicains doivent s’extraire rapidement.

La sympathie que dégageait "Chichi", soucieux des faibles, ne suffit pas à caractériser son itinéraire, salué aussi par les nostalgiques d’une époque révolue. S’il est un trait qui domine, c’est l’ambiguïté du personnage.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...