Je sais toujours ce que sont mes vieilles blessures :
Elles m’ont bien marqué d’une grande fissure,
Le temps de massacres bestiaux en Algérie,
Le temps qui ne cessait d’immonde boucherie.

De tous ces attentats qui m’ont toujours meurtri,
De corps déchiquetés dont on faisait le tri,
J’aurai toujours honni cette révolution
Qui ferait du pays une infâme nation.

Reviennent en mémoire les cris des mourants
Jetant sur leur corps un regard inopérant,
Se traînant à l’abri de quelque vieux couloir
Qu’ils savaient devenir leur si proche mouroir.

Qui pourrait pardonner tous ces vieux assassins
D’avoir commis leurs crimes, sonnant le tocsin ?
Les repentances sont devenues obsolètes,
Qui devraient s’attarder sur d’antiques squelettes.

La fêlure ne peut pas se cicatriser :
Quelque contrition qu’on fasse, désabusé,
Évoquera toujours quelque image appelant
A ne rien oublier d’un passé désolant. (7645 - 27/11/2018)

* à propos du film"France-Algérie" (France 2)