Il faut se taire quand on n’a plus rien à dire :
Toute turlupinade prêterait à rire.
La pensée ne veut pas de passes incongrues
Ni de billevesées, ni de coquecigrues.
J’en entends pourtant que ne savent pas se taire :
Ils ont le verbe sans cesse totalitaire,
Ils croient anticiper sur toutes les questions
Et décrètent réponse à leur seule gestion.
Ils ont le verbe haut, la langue bien pendue :
On est coi devant eux, les armes bien rendues…
Qu’on tente de placer une phrase ou un mot,
Ils les couvrent d’un bond et toujours pro domo.
Leur impertinence vient de ce qu’ils n’écoutent
Que ce qu’ils ont à dire encor coûte que coûte
Et ils occuperont l’espace d’un dialogue
Par la directive de leur seul monologue.
Car tous ces bavards ne sont que des fanfarons
A l’esprit étriqué d’un petit moucheron…
Un jour ou l’autre ils seront pourtant bien mouchés
Et dans un trou à rat ils iront se cacher. (22/05/17)