Des souvenirs passés remontent en surface,
Équarrissant souvent ce que le temps efface,
Et leur efflorescence est un bain de jouvence
Qui redonne à notre âme un parfum de Provence.
C’est le Cours Mirabeau et les arbres plantés
Tout le long des trottoirs menant aux Facultés,
C’est le vent du Mistral qui cingle les visages
Ou la brume accrochée au flanc des paysages.
C’est la fièvre des nuits où on lisait Descartes
Parfois mis à l’écart pour quelque jeu de cartes
Que l’on faisait crisser dans les doigts engourdis
Comme un tremplin voué au prochain samedi.
Ce sont les cours donnés par Meyer, Devivaise,
Tous ces grands professeurs qui, de leur exégèse,
Titillaient notre esprit vers d’autres horizons,
Distillés alors en fertiles frondaisons.
Ce sont les souvenirs d’une vieille jeunesse
Qui sourdent du passé pour qu’enfin on renaisse,
C’est le baume qui dit "Non ! Tout n’est pas perdu,
C’est toujours au passé qu’on reste suspendu !" (14/07/16)