Le monde vient d’entrer dans une année nouvelle,
Mais je le suis de près, de mon anniversaire,
Et le temps fait son œuvre quand il renouvelle
Chaque jour après jour le triste nécessaire.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Et l’avenir devient une peau de chagrin,
Et quand de tous nos vœux chaque jour on l’appelle,
Ne restent à moudre que quelques pauvres grains.

On reconduit au mieux de vieilles habitudes
Pour se donner l’idée que notre vie est là
Et pour éviter de tomber dans l’hébétude
En cherchant vainement du diapason le la.

Le temps irréversible laisse en souvenirs
Quelques moments où l’on peut encor s’accrocher,
Et de quelque illusion, en trompant l’avenir,
Il nous fait croire que l’on est toujours branché.

Mais s’évaporera bientôt notre mémoire,
Et dans un vieux fauteuil, notre esprit déglingué
Attendra patiemment la perte du grimoire
Pour libérer enfin notre corps fatigué. (4/01/16)