J’ai fourvoyé ma vie de passions imbéciles.
A mon testament j’ajoute ce codicille :
"Je n’ai pu résister à chaque tentation
Dont je savais pourtant toute l’aberration".
Car ce n’était pas moi qui captivais la proie,
C’est elle au contraire qui m’en donnait l’octroi :
Il lui fallait d’abord bien s’avancer vers moi
Pour que flambent alors d’érotiques émois.
Loin d’être un conquérant*, je fus toujours conquis
Par un regard ou bien par quelque signe exquis :
Je me trompais bien sûr, mais j’étais embarqué
Dans une aventure où j’étais bien confisqué.
Il m’en coûta souvent de devoir le payer :
La belle évidemment pouvait m’apitoyer
Par quelques arguments toujours bien convaincants,
A trop y résister je passais pour choquant !
Mon portefeuille ainsi se vidait peu à peu :
J’aurais aimé tout rompre d’un sauve-qui-peut…
Mais mes capacités de douce lâcheté
N’ont jamais pu régler quelque amoralité. (1/09/2018)
* voire "un con quérant"