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ULPAT MARCEL

, par  popodoran , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Une des 700 victimes des massacres d’Oran.

http://popodoran.canalblog.com/arch... Par Michel Delenclos

ULPAT Marcel Victor Louis Claude (06.09.1941-05.07.1962) tué et massacré à Oran –Frère de Lucienne et de Raoul Ulpat. Son père travaillait à la Grande poste d’Oran ; il décédera quelques mois après son arrivée en France, de la douleur d’avoir perdu son fils massacré par le «FLN». Marcel habitait à la cité Maraval à Oran durant toute sa jeunesse. Études au collège Ardaillon puis à Wannebrouk. Il était, par la suite, instituteur à Vialar près de Mostaganem.

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1954 : Collège Ardaillon. A l’avant-dernier rang, le 2ème, à partir de la droite N° 40.

Il sera assassiné par le «FLN», en même temps que Raymond Pardo et Marcel Garcia. Son décès est reconnu par le T.G.I de la Seine du 21.01.1966 – Acte-Jug. 054/1966.

RECIT DE LA DISPARITION DE M. ULPAT, le 05.07.1962, par son ami d’enfance, André Ausina :

«Libéré depuis peu de semaines du Service aux Armées, A. Ausina bavardait en fin de matinée d’enfance M. Ulpat, instituteur, et un autre enseignant, collègue de ce dernier. Ils se trouvaient tous les trois rue d’Arzew, près du cinéma Colisée, à l’endroit où cette rue est bordée d’arcades sur un seul côté. Vers 11 heures et demie, la foule en liesse des musulmans devient plus agitée. Les femmes, très excitées, poussent leurs youyous et tournoient sur elles-mêmes en soulevant leurs jupes de couleurs. Les enfants sont moins nombreux tout d’un coup. Des jeunes gens arabes, silencieux et l’air déterminé traversent les groupes bruyants. Leur veste déboutonnée, car il fait déjà très chaud, laisse voir à leur ceinture couteau ou crosse d’arme à feu. Tous descendent vers le cœur de la ville. Les trois amis sont inquiets : ce n’est plus la foule animée qui fêtait ce matin la première journée de l’indépendance. Ils sentent que quelque chose se prépare. Ulpat propose qu’ils rejoignent la Grande Poste où travaille son père : «Il nous ramènera à midi avec sa voiture» ; mais Ausina préfère remonter seul vers le quartier Saint-Michel par les petites rues presque vides : les Arabes sont groupés en centre ville où ont lieu les réjouissances, et les Européens qui ne sont pas encore partis restent cloîtrés dans leur maison. Ausina arrive chez lui sans être inquiété. Le père d’Ulpat raconte ensuite que, parti à midi juste de la Poste Centrale avec son fils Marcel et l’autre instituteur, ils ne tardent pas à être arrêtés vers la place d’Armes par un barrage de l’ALN (en tenue kaki). Les deux jeunes gens doivent descendre de l’auto : «Il s’agit juste d’un contrôle d’identité. Votre fils ne sera pas retenu plus d’une heure ou deux» dit l’officier lequel conduit les deux instituteurs vers un bar où sont rassemblés déjà une cinquantaine de jeunes européens qui attendent, mais sans paraître apeurés, sous la surveillance de soldats de l’ALN, mitraillettes pointées sur eux. On n’a jamais revu tous ces jeunes retenus par l’ALN, ni vivants, ni morts ».

Ausina retourna plusieurs fois voir le père de son ami Ulpat. Cet homme, en pleine force de l’âge pleurait en le voyant :

«Quand je te vois, je vois mon fils.».

Il mourut très vite de ce chagrin insurmontable, quelques mois après son arrivée en France où il ne comprenait la hargne des métropolitains contre les Pieds-Noirs. Rentré chez ces parents, Ausina barricada la porte d’entrée et les volets du rez-de-chaussée, aidé par un commandant de l’armée de l’Air à la retraite. Dans l’immeuble de 10 appartements, il ne restait plus que 4 locataires. Des civils arabes essayèrent, dès 13h30 d’enfoncer la porte, sans y parvenir. Des pillards réussirent à forcer d’autres entrées tuant et tailladant les occupants, les tirant dehors pour les achever sur le trottoir. Le sang, dans certaines rues, coulait en ruisseaux dans les caniveaux. De son appartement, Ausina voyait la rue Lescure en enfilade. Des militaires de l’ALN, en jeep avec mitrailleuse légère, circulaient tranquillement au milieu des assassinats, mais sans intervenir : ils ne tuaient pas eux-mêmes, mais ne portaient pas aide aux Européens. Par contre Ausina devait faire attention en regardant dehors car si une tête apparaissait à une fenêtre, celle-ci recevait une giclée de balles. Sur les trottoirs de petits groupes de jeunes musulmans étaient pilotés par de jeunes arabes en civil vers certains immeubles comme vers une cible repérée ? Le tir sur les volets et les façades et les enlèvements où les massacres continuèrent jusqu’à 17h00 sans qu’intervienne l’armée française ni les Gardes Rouges, consignés dans leurs cantonnements. Après 17h00 seulement les troupes françaises se manifestèrent enfin. Des half-tracks sortirent des casernes et sillonnèrent la ville appelant au calme avec des hauts parleurs… ».

Par ailleurs, une femme qui entrera plus tard, dans la sphère gouvernementale algérienne, échappe à cette barbarie épidermique :

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Halima Bourokba, épouse par la suite du président algérien, Chadli Bendjedid (01.07.1929-06.10.2012). Issue d’une famille bourgeoise algérienne de Mostaganem. Alors jeune, elle était surveillante d’un lycée d’Oran. Le 05.07.1962, habillée en robe elle sera prise pour une européenne, dans le centre-ville d’Oran. Elle devra son salut qu’en criant qu’elle était musulmane. Puis, elle sera sommée de réciter le coran et d’écraser une victime européenne. En mai 2015, elle sera hospitalisée gratuitement à Paris dans le XVIème, sous la régence de François Hollande. (Témoignage de Jean-Pierre Lledo, scénariste documentariste). D’autres n’auront pas cette chance :

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Le 05.07.1962 : à Oran, des européens sont éjectés de l’église du Saint-Esprit, située place de la Bastille, sous les yeux du prêtre impuissant. Puis, ils sont dirigés vers un poste de police dirigé par le « FLN-ALN » .

Le bilan de ces massacres à Oran est de 700 morts, chiffre qui fait consensus.

RENCONTRE Ahmed BEN BELLA et Joseph KATZ :

Plus tard, après ces massacres dans Oran, le12.07.1962, quittant Tlemcen, Ahmed Ben Bella arrive à Oran à 15h10, avec Mohamed Khider, Ahmed Boumendjel, Ahmed Francis. Il y sera notamment accueilli par le colonel de l’ALN de la Wilaya 5, Si Othmane.

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Ce 12.07.1962 : le Général Joseph Katz à Oran, dialoguera avec A. Ben Bella. Le «Journal de Neuchâtel (Suisse) du 13.07.1962 titre : «Alors que son différend avec le «GPRA» n’est toujours pas réglé, Ben Bella reçoit un accueil triomphal à Oran.». (http://doc.rero.ch/record/62373/files/1962-07-13.pdf ).

(*) A propos de cette rencontre, Katz-Ben Bella, le député André Marie posera une question au ministre des Armées, Pierre Messmer…

Dans les salons des appartements privés du préfet, à Oran, Lahouari Saouyah, se trouvent rassemblés, entre autres personnalités, le consul général de France, Jean Herly, un représentant de l’amiral commandant la base de Mers-el-Kébir, le commandant Gabriel Gauthier chef d’état-major du général Arthuys commandant la gendarmerie, Hadj Bennalah membre du «CRNA», et le colonel Si Othmane commandant la «Wilaya 5». Est également présent Hervé Bourges. Après une courte allocution du préfet, A. Ben Bella –alors en quête du pouvoir- prend la parole en français  : «Mon frère Khider et moi-même, avons tenu à venir ici, d’abord pour rendre visite à cette population musulmane, mais aussi pour nous adresser tout particulièrement à la population européenne et israélite pour leur affirmer que nous sommes décidés à créer les conditions pour une vie normale, pour une cohabitation franche Je sais que cette ville a été secouée tout dernièrement par les soubresauts de certains nerveux qui, dans leur folie criminelle, ont voulu rayer toute chance de cohabitation. Je le dis, certains éléments d’origine algérienne ont créé une situation que nous déplorons tous. Nous sommes déterminés à réprimer cela dans les plus brefs délais et nous emploierons, pour y parvenir, tous les moyens qu’il faudra, je le dis pour ceux qui ont réagi d’une façon contraire aux mœurs de ce pays…Je vois que de nombreux journalistes sont ici. Je leur demande de faciliter notre tâche en faveur de la cohabitation et pour l’avenir de ce pays…». Le journal «La Liberté», dans un article appuyé de photos, note : «A la préfecture (d’Oran), il (Ben Bella) s’entretient, très détendu avec le général Katz…Il (Ben Bella) a bavardé avec le chef des forces militaires françaises Katz qui, tout d’abord annonce qu’il avait à transmettre les amitiés d’Edmond Michelet, puis a demandé à serrer la main du commandant de la wilaya 5, le colonel Si Othmane. Main dans la main, les deux chefs militaires, hier encore ennemis dans les djebels d’Oranie, ont bu l’orangeade de la réconciliation, sous le regard visiblement satisfait de Ben Bella…».

SOUVENIRS SCOLAIRES PARTAGES :

En fin d’année scolaire, tous les élèves échangeaient leurs souvenirs scolaires, leur amitié, leur adresse dans le but de ne pas se perdre. Pour ce qui le concerne, l’auteur était alors maître d’internat. Pour exemple, ce Cahier d’école intitulé «Souvenirs 1959-1960» : Y figure notamment la signature de Marcel ULPAT : «Mon cher Michel. Toi, copain depuis si longtemps, l’inoubliable camarade qui n’a jamais essayé de fuir cette sympathie si profonde. Puis ta position de pion ne t’a pas rendu pour autant fier et fanfaron mais au contraire toujours à la tête du grand «foyon». J’espère que toute cette classe de 1ère se rappellera de toi car vraiment Michel tu es un chic type, c’est moi qui te le conjure. Un copain qui t’adresse ses plus profondes sympathies.». Parmi les élèves : Ramirez Dominique, Agullo Claude, Winkelköter Hugues, Madonado Denis, Boudong Jean, Kacem Mohamed, Terrones Jean-Marcel, Toumi Abdelkader, Noumène Bachir, Esteve Roland, Hafner Jean-Claude, Mortet Khettab, etc. La diversité des nationalités et des religions de ces élèves n’a jamais entamé leur cohésion, leur entente, leur camaraderie.

Cahier de Souvenirs 1959-1960 : Ceux de Abdelkader TOUMI : «…Tu t’es montré très brave avec nous tous puisque tu n’as pas encore collé un seul type. Et puis, tu as aplani la différence entre «pions» et «élèves» en nous comprenant, en partageant nos jeux et, surtout, en nous permettant d’oublier que nous étions dans un internat. Je quitte Wannebroucq cette année, mais je ne t’oublierai pas, je garderai toujours le souvenir d’un brave type qui sait se faire aimer de tout le monde, Français catholiques ou Français musulmans. Ton Ami. ». (Demeurant à Lapasset, près de Mostaganem.).

MACRON et les CRIMES contre l’HUMANITÉ à sens unique.

Le 14.02.2017, lors d’un entretien sur la chaîne privée algérienne «Echorouk News», le candidat à l’élection présidentielle d’En Marche, Emmanuel Macron, déclare :

«La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie.

Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers qui nous avons commis ces gestes. ». Ces paroles prononcées à Alger font que Macron passe du registre du droit à celui du marketing politique. C’est le rôle des historiens de dire la vérité et, dans d’autres lieux que l’Algérie actuellement au bord de l’explosion. Pourtant, dans l’ouvrage du philosophe, Paul Ricœur, intitulé «La mémoire, l’histoire, l’oubli» publié le 08.09.2000, Ed. Du Seuil, Macron est cité dans la préface où Ricœur le remercie pour

«sa critique permanente de l’écriture et la mise en forme de l’appareil critique.»

. Cette collaboration qui, selon Macron, l’a transformé en lui apprenant à penser l’Histoire et le cours du monde «dans un va et vient entre la théorie et le réel. ». Pourtant, l’oubli, aussi bien que la mémoire, fait partie de la condition historique

Le 29.06.2017 sur le site de l’Élysée, le tout nouveau président de la République, Emmanuel Macron rend hommage à Roland Rappaport décédé le 26.06.2017 : «Le président de la République a appris avec une grande tristesse la mort de R. Rappaport, ancien président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples de 1988 à 1989. Il salue la mémoire de cet avocat engagé, qui a consacré sa vie à la lutte contre l’injustice et les discriminations. Il a combattu sans relâche le racisme, la torture en Algérie ou encore l’antisémitisme, en se faisant le défenseur des enfants juifs d’Izieu lors du procès de Klaus Barbie. Ses combats resteront les nôtres et son exemple fait désormais partie de notre histoire nationale. ». De 1949 à 1979, ce président du «MRAP» soutiendra Staline et le blocus de Berlin, la répression sanglante de l’insurrection hongroise puis du «printemps de Prague. Avocat dès 1956, il prendra fait et cause pour les terroristes du «FLN» et le parti communiste algérien. Rappaport participe à l’écriture du livre d’Henri Alleg, «La question», publié le 12.02.1958 et que Ferhat Abbas qualifiait «d’authentique marxiste». Le 22.06.2012, aux côtés de Benjamin Stora et Mohamed Harbi, il participe au colloque sur l’ «Affaire Audin» puis, le 19.06.2017, il adresse une lettre à Emmanuel Macron à propos d’Audin. M. Macron, en la circonstance vous êtes partisan et provocateur. Apprenez et retenez que l’objectivité de l’Histoire ne peut être établie qu’une fois la parole est donnée à ceux qui n’ont pas pu la prendre jusqu’à présent, à ceux qui ont été contraints au silence par l’histoire, par sa brutalité, par tous les systèmes de violence et d’exploitation…à ceux que vous avez insultés.

(*) Le 04.08.1962, à l’Assemblée nationale, le député André Marie pose cette question (N° 16693) au ministre des Armées, P. Messmer : «Concernant un général (Katz), ex-chef des forces militaires françaises, à Oran, dont on connaît le rôle éminent qu’il a joué dans la «liquidation de l’affaire algérienne» et dont la presse annonce le prochain retour en métropole, il demande notamment, au vu des photographies publiées :

1/ Si c’est de sa propre initiative, ou sur les instructions du Gouvernement que ce général a accueilli Ben Bella à son quartier général.

2/ Si c’est à la victoire de la politique algérienne française ou à celle des armes «FLN» qu’il a levé son verre au cours de sa réception.

3/ S’il est exact qu’il a profité de cette singulière rencontre pour transmettre à Ben Bella l’amical souvenir d’un ancien Garde des Sceaux, en exercice lors détention de Ben Bella en métropole.

4/ Si, dans l’affirmative, il a encore agi de sa propre initiative ou sur la demande expresse de cet ancien ministre qui d’ailleurs a nié avoir chargé ledit général d’une telle mission. ».

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DELENCLOS Michel. Chercheur en histoire. Biographe.Auteur de «19 mars 1962 ? Waterloo ! » - Prix d’Histoire le 14-04-2013 ..préfacé par l’historien Maurice Faivre.

BIBLIOGRAPHIE :

- Jean Monneret «La tragédie dissimulée Oran, 5 juillet 1962 », Ed. Michalon, 01.02.2006, mis à jour et réédité le 14.04.2012.

- Daniel Lefeuvre «Pour en finir avec la repentance coloniale.», Ed. Flammarion, 05.10.2006.

- Lugan Bernard «Pour en finir avec la colonisation», Ed. Le Rocher, 16.11.2006.

- Jordi Jean-Jacques «Un silence d’Etat. Les disparus civils européens de la guerre d’Algérie », Ed. Soteca, 28.10.2011.

- Zeller Guillaume «Oran 5 juillet 1962. Un massacre oublié », Ed. Tallandier, 14.03.2012.

- Pervillé Guy «Oran, 5 juillet 1962. Leçon d’histoire sur un massacre. », Ed. Vendémiaire, 06.05.2014.

Voir en ligne : http://popodoran.canalblog.com/arch...