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Tous Français de..... Guillaume Appolinaire à Djamel Debbouze

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Cet article provient d'une édition antérieure de NJ.
Article publié en mai 2010 pas pris une ride !

De Marc Chagall à Yves Montantd, voilà là des enfants d’émigrés, car réfléchissons bien : NOUS SOMMES TOUS DES ENFANTS D’ÉMIGRÉS, surtout nous les Pieds-Noirs dont les ancêtres sont des réfugiés politiques (Communards, Alsaciens et Lorrains de 1871, Juifs fuyant les progroms, Espagnols anti-franquistes, Italiens anti-fascistes), des émigrés de la misère, la France étant elle-même composée des différentes couches des flux migratoires, peuples fuyant encore et toujours les mêmes calamités.

Donc en quoi l’émigration de la fin du XXème et début duXXIème siècles diffère-t-elle des précédentes ?

En un seul mot : l’intégration

Les différentes composantes des vagues d’émigrations arrivaient sur le sol français avec la farouche volonté de faire partie du paysage, de se fonde dans la culture (qui souvent avaient les mêmes fondements que ceux du pays d’accueil) bien que les tracasseries administratives ne les aient pas encouragés à se fixer ("je me rappelle l’angoisse à la préfecture : allait-on être accepté ou renvoyé " se rappelle François Cavanna le "Rital" ? -cf. le nouvel observateur du29 avril).

Il n’y avait dans l’esprit de ces miséreux, de ces fugitifs, de ces parias aucun esprit de conquête, aucun esprit de revanche, ils se montraient reconnaissants envers le pays qui leur permettait de trouver un havre et de pouvoir enfin poser leurs bagages.

Ils se sont battus pour la France à différentes reprises et ont gagné leurs galons de citoyens, du poète Polonais Appolinaire (né Kostrowitzky) à lécrivain Suisse Cendrars (né Sauser), ils se sont retroussé les manches et à force de travail, de pugnacité, de témérité il sont devenus Français et fiers de l’être. Ils n’ont pas attendu de l’Etat que celui-ci les assiste, ils n’ont réclamé aucune aide, aucune allocation, ils se sont faits à la seule force de leur bras.

Certains nouveaux émigrés n’ont pas le même état d’esprit, eux aussi fuient la misère, la dictature de leurs gouvernants mais avec en tête une idée bien arrêtée : la France a un devoir envers eux, elle se doit de réparer des années de méfaits colonisateurs, de spoliations, de suage de burnous, ils arrivent en pays conquis attendant une repentance qui se matérialisera par des aides, des allocations, de l’assistanat ; ils se sentent un droit "d’appropiration" envers un pays qui leur aurait volé leur patrie et un devoir d’en faire LEUR territoire.

il ne me viendrait pas à l’idée de faire l’amalgame entre nos nouveaux nationaux (et pas fiers de l’être) et ces bâtisseurs, ces entrepreneurs, ces aventuriers qui ont fait de ce pays une mosaïque culturelle, ethnique mais homogène dans lequel à une époque pas très lointaine il n’était pas "culpabilisant" d’être Français même d’origine étrangère.