La serviabilité : sœur de servilité ?
A vouloir trop servir se détruit-on soi-même ?
Serait-ce bien trouver toute sa liberté
De munificence vouée aux chrysanthèmes ?

Je ne suis pas mesquin, mais je garde mon bien
Comme un atout servant à mes prochains vieux jours :
A le dilapider je ne gagnerai rien
Qu’à me faire connaître de plus de vautours.

Qu’on dise de moi que je suis un grippe-sou,
Je m’en fous comme de ma première chemise :
Personne ne dit que moi-même je m’absous,
J’ai gagné mon argent et je l’économise.

Il servira bientôt à pouvoir satisfaire
Quelques lubies que j’ai gardées en ma réserve,
Et nul ne me dira ce que je devrais faire :
Tant pis pour le jaloux dont seul Dieu me préserve.

J’ai bien trop travaillé en quarante-trois ans
Desquels je n’ai rien pris que cinq jours de congés :
Qu’on me cite un exemple passé ou présent
Qui puisse en dire autant, ça me ferait rager. (3/10/2018)