On ne dit pas assez ces mots qui entretiennent
Un amour déclaré tout en feu, tout en flamme,
Ils semblent devenus comme une vieille antienne,
Délitée par le temps et que rien ne réclame.
La passion fulgurante de ce coup de foudre
Promettait à nos cœurs toute l’éternité,
Et chaque jour nouveau pouvait donner à moudre
Les grains d’un chapelet pleins de félicité.
L’avenir se forgeait dans les serments d’amour
Que l’on s’était juré dans cette incandescence,
Et l’on ne doutait pas que toujours, chaque jour,
Se renouvellerait le feu de sa puissance.
Le temps a travaillé sur les âmes vieillies,
Se sont effilochés nos vœux d’un avenir,
Les roses fanées ne sont plus guère cueillies,
Et les serments d’alors ne sont que souvenirs.
Je veux pourtant te dire encor chaque matin
L’amour que je te voue, bien sûr différemment :
Chacun de nous porte de l’autre le destin,
Ensemble jusqu’au bout j’en refais le serment. (7/10/14)