Que reviennent le temps de mes Noëls d’antan,
Le feu de cheminée et les jouets rangés
Tout près de mes souliers aux semelles rongées…
Mais qu’il est loin de mon enfance tout ce temps !
Je me levais très tôt dans le froid du matin
Pour découvrir les beaux cadeaux empaquetés :
Mon étonnement ne pouvait être raté
Quand j’aurais tout défait de tous leurs serpentins.
Les bûches consumées, le feu allait s’éteindre
Dans le claquement sec d’une ultime étincelle…
Et quand serait coupée la dernière ficelle,
Ma mère viendrait de tout son amour m’étreindre.
Mon père était au front, on avait des nouvelles
Qui nous parvenaient je ne sais plus bien comment :
On attendait encor son retour patiemment
Et la vie reprendrait d’un tour de manivelle.
C’était un jour de fête et de recueillement,
Notre Noël chrétien s’est tu trop brusquement,
Noyauté qu’il fut par de traitres reniements,
Toute la chrétienté immolée lâchement. (30/12/15)