Il y a quelques jours s’est éteint à Bône/Annaba, Rachid Habbachi. Remarquable conteur, écrivain talentueux, il faisait vivre en Algérie le pataouète ou plutôt le parler bônois, plus précisément, pour utiliser une désignation à laquelle il tenait beaucoup, le Tchapagate.
Dans l’avant-propos de « Là où t’y as des Mots, bessif t’y en as des gros », il écrivait « le Tchapagate a été, est, restera notre langue et il nous incombe de le perpétuer sans chercher à le dénaturer en le débaptisant ». Il le perpétuait effectivement, de la meilleure façon, en produisant des ouvrages drôles, savoureux, truculents.
« En dedans cette purée de vie qu’on peut pas dire qu’elle est juste ou y’alors, peut-ête, juste-juste pour ête gentil... », écrivait-il dans l’un d’eux ; effectivement, elle n’a pas été du tout juste avec lui. Il a été emporté, alors que, gardien de notre culture algérienne, il avait encore beaucoup à dire.
Pour lui rendre l’hommage qu’il mérite, lisons ou relisons : « Les Bônoises d’après... », « Des Bônoises...à de bon », « Le ciléma à...la bônoise », « C’est seulement là, qu’y z’osent freiner », « Un schkoll dedans la tête » etc