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ORAN 1790

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Voir aussi plans d’ORAN : http://encyclopedie-afn.org/Plan_Oran_-_Ville et http://www.documentation-pn.org/Oran_-_Clichés_de_1900/01

oran 08 octobre 1790

 « Dans la nuit du 8 au 9 octobre dernier, à une heure et quelques minutes, alors que le sommeil exerce le plus grand empire sur la nature humaine, Dieu fit peser sur nous le glaive de sa justice, menaçant de nous exterminer tous dans les convulsions d’un tremblement de terre si profond qu’en moins de trois minutes il ruina la majeure partie des édifices et ébranla le reste de fond en comble.

….Le peuple réclamait à grands cris qu’on lui ouvrît les portes de la ville afin de se réfugier dans la campagne et se soustraire ainsi à la chute des édifices, partout ébranlés. C’était en effet, pour nous, un sujet de terreur que ces murailles encore debout, quoique chancelantes sur leurs bases qui, à la moindre commotion du sol, oscillaient d’une manière effrayante. On demandait toujours les clefs de la ville mais, avec une partie de la maison du gouverneur, elles étaient enterrées sous les ruines de l’église métropolitaine.

…Les premières lueurs du jour nous surprirent dans cet état d’anxiété ; à la faveur de la lumière on entreprit des fouilles laborieuses et nous acquîmes la certitude que le Gouverneur Général (Don Nicolas Garcia) et toute sa famille avaient péri.

…..Car encore que nous eussions de la farine, nous étions sans tamis, sans pétrin et sans four pour la cuisson du pain… On appliqua, dans la matinée même, tous les ouvriers qu’on pût réunir, à la construction de fours de plein air, lesquels commencèrent à fonctionner immédiatement. »

L’ennemi profite de l’occasion, et des brèches des murailles, pour attaquer la ville, mais il est repoussé.

« Mais je laisse Votre Majesté juge de l’héroïsme de cette conduite, si Elle veut bien tenir compte de l’impression sous laquelle combattaient ces hommes ; si Elle daigne considérer que les tremblements de terre durent toujours, quelques-uns si profonds encore qu’ils nous rappellent les malheurs dont les premiers nous ont rendu témoins ; si Elle songe, enfin, qu’en recouvrant une plus grande liberté d’esprit, chacun de nous devra, à la vue des vides laissés autour de lui, regretter plus amèrement, le père son fils, le fils son père, le mari sa femme, la veuve son mari, tous enfin des parents, des amis ; et un grand nombre, le fruit des sueurs de toute leur vie ; car ceux-ci ont vu leur fortune s’écrouler avec les maisons qui étaient leur ouvrage, ou s’ensevelir sous les ruines ; ou leurs bijoux, leurs vêtements ; souvenirs qui, toujours présents à leurs yeux, les plongent dans un abattement capable d’abréger leur vie.

…Tel est, Sire, l’état dans lequel nous nous trouvons, abrités sous nos tentes de campagne, aujourd’hui 2 novembre 1790.

Comte de Cumbre-Hermosa

(Original à l’Archive de la Réal Audencia de Valencia n° 20.137)

 

Voir en ligne : http://lesamisdalgerianie.unblog.fr...