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Napoléon, révélateur du déclin de la France

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Des petits hommes, gris et craintifs, vont commémorer ce mercredi après-midi le bicentenaire de la mort de Napoléon. Le chef de l’Etat, faux Bonaparte vu de profil, prendra des pincettes, nous dit-on, pour rendre hommage à l’embarrassant géant : trop guerrier, trop machiste, trop raciste, trop autoritaire. Trop, trop, trop. Du moins, Emmanuel Macron ne se dérobera pas, contrairement à ce que fit Jacques Chirac en 2005 quand il n’osa célébrer le bicentenaire de la victoire d’Austerlitz. Reste ce constat d’un monde politique évanescent, terrorisé à l’idée d’irriter des minorités appliquant des critères contemporains pour juger, à plus de dix générations d’écart, les actes d’un homme hors du commun né au XVIII e siècle. Je m’empresse de dire que je n’ai pas l’admiration des inconditionnels pour ce personnage sans affect, stupéfiante machine intellectuelle qui s’est néanmoins fourvoyée dans des démesures et des mégalomanies. Mais je reconnais bien volontiers à Napoléon une stature historique que seuls Louis XIV et Charles de Gaulle peuvent prétendre partager. Que sont les grands hommes devenus ? Je crains qu’ils n’aient disparu pour un bout de temps.

Qui douterait du déclin de la France peut comparer l’Empire et la Ve Réplique qui empire. L’Etat, que Napoléon voulait « au centre de la société, comme le soleil » (1), n’est plus qu’une petite chose fragile. Il distribue l’argent qu’il n’a pas pour calmer des colères populaires, prend des loups pour des agneaux dès qu’ils se disent victimes, baisse les bras devant les ennemis intérieurs et leurs collaborateurs. Le legs de l’unité et de l’indivisibilité de la nation, conforté par le génie centralisateur de Napoléon, est un monument historique à l’abandon, miné par le séparatisme de la contre société islamisée. Plutôt que de reprocher sottement à l’Empereur de n’avoir pas su répondre au politiquement correct des nouveaux tyrans de l’idéologie « décoloniale » et « indigéniste », le pouvoir ferait œuvre plus utile en cherchant à rebâtir ce qui peut l’être. Il est vrai que Macron, qui a dit dernièrement vouloir « déconstruire notre propre histoire », participe à sa destruction. De 1799 à 1815, Napoléon n’eut d’autre obsession que de renforcer l’exécutif. L’ouvrage ne tient plus qu’à un fil. Tout est à réinventer. Ne pas compter sur ces petits hommes, gris et craintifs.

(1) Thierry Lentz, Pour Napoléon, Perrin.

Voir en ligne : https://blogrioufol.com/napoleon-re...