On ne peut pas tout dire, on ne doit que se taire :
En un tour de main tout est fait de l’inventaire,
Aucun des gouvernants n’est jamais le coupable,
Mais notre mutisme, lui, nous rend responsables.
On les a vus passer par-dessus les frontières,
En guenilles, hagards, bouchant les pissotières,
Baluchon à la main et gamins dans les bras
Et jouant tout à coup au plus gros fier-à-bras.
On les a vus camper, laissant leur pourriture,
Nos gouvernants prêchaient toujours plus d’ouverture :
Ces pauvres réfugiés étaient si pitoyables
Que la pitié nous les rendait bien plus sociables.
Mais notre aveuglement nous laissait impavides,
Quand leur pullulement engendrait plus de vide,
Occupant tous terrains, nous condamnant à fuir,
Ils ont su qu’on était tout prêt à s’amuïr.
Alors, ils ont tiré, tué et massacré
Centaines d’innocents au nom d’un nom sacré :
Les consignes étaient de bien savoir se taire…
Heureux qu’aient survécu quelques bons militaires. (27/11/15)