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Les mots interdits du politiquement correct

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« Les mots interdits du politiquement correct »

Le premier qui dit : immigration, islam, cités, a perdu. Quand le politiquement correct aborde les causes de l’antisémitisme, seule l’extrême droite est reconnue coupable. Les belles âmes renouvèlent ainsi chaque année le défi de Georges Perec. En 1967, l’écrivain avait choisi d’écrire La Disparition (300 pages) en s’interdisant les mots contenant un e, cette clé du langage et de la littérature. Mardi soir, 20.000 personnes se sont retrouvées Place de la République pour dire "ça suffit !" à la haine des juifs. Quelques discours sirupeux ont été rapidement expédiés. Et les mots interdits n’ont pas été dits. Pourtant, ce mercredi, les médias révèlent que l’homme soupçonné d’avoir proféré des insultes à l’encontre d’Alain Finkielkraut, samedi à Paris, a été placé en garde à vue mardi soir. Le suspect, Benjamin W., vendeur de téléphones originaire de l’Est de la France, est un converti à l’islam. Il évoluait dans la mouvance salafiste en 2014. Il se fait appeler Souleyman, ou Slim. Il fait partie de ces nouveaux Gilets jaunes qui se sont introduits dernièrement dans les défilés, en même temps que l’extrême gauche anticapitaliste et antisioniste. Samedi dernier, lors de mon immersion hebdomadaire dans la foule parisienne, j’ai pu observer deux femmes voilées portant sur leur dos des pancartes injurieuses contre une liste de financiers juifs. Ces dérives n’ont plus rien à voir avec les provinciaux accablés de taxes, rencontrés au début du mouvement. Il y a aujourd’hui un antisémitisme islamique dans les rangs des Gilets jaunes. Mais ce constat, odieux, n’autorise pas à noyer tous les protestataires.

"Le mouvement des Gilets jaunes en tant que tel n’est pas antisémite", confirme ce mercredi dans La Croix le chercheur Jean-Yves Camus. Lui-même se réfère aux propos du patron de la Direction générale de la sécurité intérieure, Nicolas Lerner : il a affirmé dans Le Parisien que les groupes de l’ultragauche ou de l’ultradroite n’ont pas réussi à prendre le leadership sur le mouvement, contrairement à la propagande officielle qui parle de d’"années 30", de "peste brune" ou de "lèpre qui monte". La hausse de 74% des actes antisémites date de 2018, alors que les Gilets jaunes n’existaient pas encore (début : 17 novembre 2018) L’empressement que mettent bien des macroniens à affubler les Gilets jaunes du masque hideux de la haine trahit leur volonté de diaboliser un soulèvement que le pouvoir ne maîtrise pas. Mais ce jeu est dangereux : il rajoute toujours plus de mépris sur des citoyens en attente de reconnaissance. "Il y a vraiment maintenant une question d’autorité", a diagnostiqué avec raison Nicolas Sarkozy, présent hier soir place de la République. L’ancien président de la République a appelé le gouvernement à une "fermeté extrême". L’erreur serait cependant, au prétexte de briser les reins de l’antisémitisme, de jeter l’opprobre sur une révolte qui ne fait que révéler l’état réel du pays. Les modalités d’expression de la colère doivent être corrigées, afin que les intrus soient chassés. Mais l’Etat ne doit pas se tromper de cible.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...