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Les Ménard touchés par la grâce de Saint Emmanuel Macron

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France
Publié le 25 mars

« Quand on a des amis comme ça, on n’a pas besoin d’ennemis » Charles Pasqua.

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On ne voit plus que lui sur les plateaux télé bienpensants, dont sa position à la droite « hors les murs » l’avaient jusque-là exclu. Ménard est partout, TF1, France Télévision, BFMTV, LCI, CNews. On sollicite son avis, qu’il ne se fait pas prier pour donner, avec componction, d’une voix toujours un peu larmoyante, ne manquant jamais de renouveler comme une antienne sa fidélité à la droite nationale de Marine le Pen, et son amitié avec Eric Zemmour, ce qui ne l’empêche pas... Homme libre, honnête et pragmatique, de reconnaître à l’immense président que la France a élu il y a bientôt cinq ans les qualités quasi surnaturelles qu’il a exprimées au cours de son époustouflant mandat. Tout est bon ou presque dans le cochon Macron. La gestion de la « crise » des gilets jaunes -il y allait de la survie de la République Française menacée par des factieux extrêmes-, la « guerre » contre le Covid – personne n’aurait pu faire mieux que notre chef des armées —, le conflit Russo-Ukrainien – où la seule chose que l’on pourrait (à la rigueur, et en chipotant) reprocher au président de l’Europe et accessoirement des Français est de ne pas avoir envoyé tout de suite quelques bombinettes nucléaires bien senties pour stopper net le fou du Kremlin.

Pauvre Ménard ! Chassez le naturel, il revient au galop. On oublie trop vite qu’avant d’être de droite, Ménard était de gauche, et même pas d’une gauche modérée, molle, à la Hollande, non, de la vraie gauche, celle qui, avec « Reporters sans Frontière », dont il était le secrétaire général, défendait toutes ces idées progressistes qui nous ont fracassés. Ménard, dont l’heure de gloire a été la protestation contre la venue du vice-président Chinois Hu Jintao en 2001. Un homme de conviction et de courage, admirait-on depuis. Oui, sauf que, ce qu’on ne pouvait pas mesurer, c’est à quel point ses convictions et ses sincérités pouvaient être successives et contradictoires, au point de donner le tournis à ses amis, comme le soulignait récemment Gabrielle Cluzel, dans Boulevard Voltaire.

Pourquoi aujourd’hui les Ménard (ne pas oublier son épouse Emmanuelle) se rapprochent-ils à ce point de Macron ? Pourquoi aujourd’hui Robert Ménard brûle-t-il ce qu’il a adoré ? Pourquoi cette prise de distance avec Marine le Pen et Eric Zemmour ? Pourquoi ce retournement de veste sur l’immigration, l’Islam, le statut des réfugiés venus d’Afrique, qui, d’un seul coup ne poseraient plus de problème que la France ne pourrait pas résoudre avec un peu de bienveillance et de compassion ? Son « ami » Zemmour, qu’avec Philippe de Villiers et Patrick Buisson il encourageait à se présenter à la présidentielle, alors que le Z était des plus réticents à franchir le Rubicon, serait devenu le diable depuis qu’il est candidat. Zemmour serait maintenant trop dur, trop clivant, trop inhumain, trop loin des préoccupations des Français, le contraire de Macron (je rigole !)… Et Marine le Pen, pour qui il dit qu’il va voter quand même, par « fidélité », mais on sent bien que, dans l’isoloir, à l’abri des regards, la tentation sera forte de glisser un bulletin Macron.

Ménard reste pour moi une énigme. A son crédit, et si l’on en croit les gazettes qui, il n’y a guère, racontaient pis que pendre de la gestion du maire, aujourd’hui, et surtout depuis que Ménard ménage (et un peu plus que ménage) Macron (tiens, tiens), Béziers serait aujourd’hui une ville où il fait bon vivre ensemble, où les commerces ont reconquis le centre-ville, où les jeunes filles peuvent se promener à minuit en mini-jupe et crop top, la ville de la créolisation heureuse qui ferait pâlir d’envie Mélenchon et ses insoumis. Admettons : Ménard est un très bon maire, qui mouille la chemise pour sa ville.

Quand même, c’est bizarre, ce qui arrive… Tenez, je vais vous proposer une explication qui vaut ce qu’elle vaut : cette « conversion » de Ménard au Saint-Macronisme me fait penser au film « Théorème », de Pier Paolo Pasolini, dans lequel un mystérieux jeune homme aux yeux bleus hypnotiques (Terence Stamp) s’invite dans une famille bourgeoise. On ne sait pas d’où il vient, ce qu’il veut, qui il est. Le jeune homme séduit (sexuellement, comme le précise le synopsis du film) successivement la mère, la fille, le fils, le père et la bonne, puis repart tout aussi mystérieusement, laissant ses hôtes hébétés. Une parabole qui expliquerait et l’attitude de Ménard, et les sondages de la présidentielle : par des ressorts mystérieux, Macron hypnotiserait et séduirait (sexuellement ?) tous ceux qui l’approchent (physiquement ou cathodiquement).

Après la sodomisation (métaphorique) des Français, et la dévastation de la France, une bonne nouvelle quand même : Macron disparaîtrait comme il est venu.