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Le gentil flic et le méchant flic

, par  NEMO , popularité : 7%
NJ-Ile de France
Réédition

Décidément, dans le monde de Macron, tout est théâtre, rien que théâtre.

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Il nous a encore fait le coup cette semaine. Alors que lui était favorable à la réouverture des lieux de culture (dixit la presse spécialisée dans l’exploration des états d’âme de notre président), c’est le premier sinistre qui s’y est opposé fermement, bien qu’avec tristesse, et pour notre bien commun (toujours d’après les initiés). D’un côté le bon Macron, de l’autre le méchant Castex (mais pas trop méchant, le temps n’est pas encore venu de l’accabler, il doit servir jusqu’au printemps). Même dans les plus mauvais téléfilms policiers de France 3, et dieu sait qu’ils sont mauvais, on n’ose plus ce genre de scénario.

Et après on nous reprochera notre mauvais esprit populo-complotiste. Comme si Castex, et avant lui Philippe, pouvaient décider ne serait-ce que de la couleur de leur cravate contre la volonté de leur chef tout-puissant. « Qui t’a fait comte ? », aurait cinglé Hugues Capet. Mais eux, contrairement à Aldebert 1er, n’ont aucune légitimité à répondre « Qui t’a fait roi ? ».

Bon, vous me direz que Macron n’est pas le premier président à nous faire le coup. Sarkozy, Chirac, Mitterrand, Giscard et même Pompidou avant lui ne se sont pas privés de jouer les gentils face à leur premier ministre – « fusible » destiné à sauter lorsque la tension était trop forte. Et c’est peut-être dans le domaine de l’autorité que l’on constate à quel point la 5ème république a été dévoyée dans le temps : chez de Gaulle, c’était exactement le contraire. Le méchant, c’était lui. Ses premiers ministres étaient plutôt des intercesseurs entre le peuple et le courroux jupitérien d’un président qui, tout autant qu’il aimait la France, détestait son peuple de « veaux » - en mai 68, lui aurait volontiers fait tirer la troupe, et c’est Pompidou qui avait mis sa démission sur la table.

La mythologie, les religions, l’histoire vont toutes dans le même sens : lorsque le grand dieu sumérien Enlil décide d’anéantir l’humanité parce qu’elle fait trop de bruit, c’est Ea, le dieu des eaux souterraines, protecteur des humains, qui alerte Atrahasis et lui enjoint de construire une arche. C’est Jéhovah, pas toujours tendre avec les hommes qu’il n’hésite pas à noyer sous le déluge. C’est Allah qui exige des musulmans qu’ils fassent 50 prières par jour, et Mahomet qui obtient de lui qu’il se contente de 5 prières. Et ne parlons pas de Louis XIV ou Napoléon, dont on ne s’étonnera pas que nos élites actuelles voudraient effacer la mémoire.

Le problème, avec Macron, c’est qu’il ne sait plus (ou peut-être ne l’a-t-il jamais su) où il habite. Un jour, il se veut Jupiter, il tonne, il parle à tort et à travers, joue les matamores. Le lendemain, il est tout miel, on croirait la vierge Marie demandant à son fils de transformer l’eau en vin. C’est toujours la même histoire avec lui : il n’est pas président. Il est un comédien qui joue le rôle d’un président. Agir, pour lui, c’est être bon sur scène. Exactement l’homme dont la France n’avait pas besoin par les temps que nous vivons.

Joyeux Noël quoi qu’il arrive à tout le monde. Et gardons notre libre arbitre ! C’est la denrée la plus rare en ce moment.