Par José Castano
« La France n’est plus que silence. Elle est perdue quelque part dans la nuit, tous feux éteints, comme un navire. Sa conscience et sa vie spirituelle se sont ramassées dans son épaisseur » (Antoine de Saint-Exupéry)
Suite à un article rédigé en 2010 sur les massacres du 5 juillet 1962 survenus à ORAN, j’ai reçu récemment le témoignage d’un algérien (âgé de 9 ans à cette époque) qui éprouvait le besoin -54 ans après cette tragédie- de l’évoquer afin de l’exorciser. Ce témoignage a entraîné aussitôt celui d’un militaire du contingent qui, en 1964 (2 ans après la fin de la guerre) a été confronté –au contact de deux jeunes femmes européennes- au douloureux problème des « disparus » de 1962.
Et quand on pense que bon nombre de nos concitoyens nous ont traités de « menteurs » quand nous tentions d’en parler !... Quelle tristesse !... et quelle honte pour ces « moralistes à la conscience pure ! »
Churchill s’est écrié un jour : « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ! ».
Dans cette logique, la guerre d’Algérie a produit des monstres tout aussi ignobles que ceux qu’il nous est donné de découvrir aujourd’hui et c’est parce que l’on s’est toujours désintéressé de ce douloureux passé que l’on voit, désormais, reproduites à l’identique, ressurgir tant de créatures du diable… et le diable n’apparaît généralement qu’à celui qui le craint.
José CASTANO e-mail : joseph.castano0508 chez orange.fr
De : Akmar Z [mailto:akmarz chez yahoo.fr]
Envoyé : jeudi 15 décembre 2016 23:22
À : joseph.castano0508 chez orange.fr
Objet : Bonsoir
Monsieur Joseph, votre présentation des faits dramatiques de cette journée est terrible..Oui je devais avoir 9 ans (je suis né en 1953) Assis sur le trottoir, j’ai vu défiler des voitures à vive allure avec des européens qui hurlaient dedans..je comprenais qu’on les emmenait vers le petit lac pour les égorger..Mais l’image qui est gravée en moi et restera gravée jusqu’à la fin de mes jours est l’image de la peugeot 403 qui s’est arrêtée devant l’épicerie de M ;Romboni..3 hommes en sont sortis et se sont engouffrés dans cette épicerie.....ils ont traîné M.Romboni dehors ...l’un des 3 hommes brandissait une oreille sanglante ; ; ;il venait de l’arracher avec une lame. sous les you you des femmes
Je ne pourrai JAMAIS oublié cette scène et chaque fois que j’y pense je ne peux retenir mes larmes Pourtant je n’avais que 9 ans, ;j en ai 63 aujourd’hui. Je n’ai pas assisté aux événements que vous relatez mais je les imagine
Cordialement
De : Akmar Z [mailto:akmarz chez yahoo.fr]
Envoyé : jeudi 15 décembre 2016 23:26
À : joseph.castano0508 chez orange.fr
Objet : re
J’ai oublié de vous dire que je ne suis pas pied-noir ..je suis marocain natif d’oran quartier Victor Hugo. Nous sommes rentrés au maroc directement après l’indépendance (1963) pour habiter Oujda
De : Jacques AYGALENQ [mailto:egalun chez orange.fr]
Envoyé : dimanche 18 décembre 2016 13:25
À : joseph.castano0508 chez orange.fr
Objet : re
En 1964 j’ai passé plus de 3 mois embarqué sur un patrouilleur côtier à Mers el Kébir, base navale d’Oran. Dans un esprit de réconciliation on nous proposait sous forme de volontariat des petits voyages « découvertes » dans l’intérieur des terres. C’est ainsi que j’ai connu par exemple le merveilleux site de Tipasa cher á Albert Camus... Or un jour, lors d’un dernier arrêt dans un élevage d’huîtres sur la côte, lors du commentaire du conférencier, 2 femmes jeunes européennes, ont discrètement demandé à un marin du groupe si on pouvait les embarquer avec nous. Elles étaient accompagnées d’un groupe de 3 ou 4 hommes algériens qui, nous l’avons espéré n’ont pas remarqué leur manège.
Le lieutenant nous accompagnant nous a vite fait remonter dans le car, les engagés de longue date qui faisaient partie de notre groupe commençant á s’agiter…
Nous étions encore à une heure de route de la base, en tenue de sortie, sans armes, nous ne pouvions rien faire, rien !
Je reverrai toujours le regard de l’une d’elles qui nous suivait des yeux alors que nous repartions avec nos beaux uniformes BBR…
Cette histoire que j’écris, je ne peux la dire sans m’arrêter dans un sanglot !
Jacques Aygalenq matelot 05638322
Et pour ceux qui auraient quelques problèmes de mémoire concernant la tragédie des disparus d’Algérie, je leur conseille vivement de relire l’article rédigé le 14 janvier 2009 - LES DISPARUS D’ALGERIE –
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Conférence sur « L’ISLAM, RELIGION CONQUERANTE »
Organisée par l’Association Culturelle des Français d’Algérie de MARSEILLE, cette conférence sera donnée par José CASTANO, Vendredi 27Janvier 2017, à 11h, au Yachting Club de la Pointe Rouge - Port de la Pointe Rouge – 13000 MARSEILLE - Entrée gratuite – Parking -
Un repas (sur place) suivra la conférence
Renseignement et inscription : Andre MOLINES – Tel. 06 22 73 04 05 - 04 86 77 35 14
Courriel : daniellemolines chez laposte.net
(Inscription repas, impérativement 3 jours avant)
Venir au YCPR : En métro / bus :
Prendre la ligne 2 du métro jusqu’à la station « Métro rond point du Prado »
Puis prendre le bus N°19 jusqu’à l’arrêt « Pointe Rouge »
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