Je hais les ragots rapportés de miel amer,
Naissant d’on ne sait où, enflés par la rumeur,
Grossissant, insidieux, en vagues sur la mer,
Éclaboussant partout comme en sale tumeur.
Qui les arrêterait qui se prend bien au jeu ?
La flèche décochée n’a pas de signature,
Elle reprend sa course comme un bel enjeu,
Tout en offrant à d’autres quelque autre ouverture.
L’humeur qu’on y déverse devient plus compacte :
La chaîne est bien lancée, on ne l’arrête pas…
Inconsidérément chacun signe le pacte,
Du premier le second en suivra bien le pas.
Ils ont la vie dure, tous ces petits ragots :
On s’en frotte les mains d’avoir contribué,
Et puisqu’on y va, autant aller tout de go,
Et même si l’on n’est jamais rétribué.
Les ragots filent tout au long de nos discours :
Qui s’en apercevrait ? Ce n’est qu’une habitude !
Et se déploie ainsi tout au long de leur cours
Ce qui de mauvaise foi devient certitude. (19/12/2018)