Lorsque l’indifférence frise le mépris,
Quand l’opinion floue ce que l’on voulait d’esprit,
Que sert-il de chercher encor quelque confiance
Quand tous nos actes sont barrés par la défiance ?
De son œuvre on attend quelque reconnaissance :
On s’est bien échiné à lui donner naissance,
Le rideau de silence tombe alors sur elle
Et toute espérance s’envole à tire-d’aile.
On a beau publier pour être assez lisible,
Mais notre acharnement en devient plus risible :
Dans le retranchement de tout ce grand silence,
L’opinion laisse place à quelque virulence.
Il nous faut donc laisser l’autre en sa tour d’ivoire,
Ne le laisser que se goinfrer dans sa mangeoire,
Ne pas s’enfler d’orgueil de quelque compliment,
Remballer son attente inexorablement.
Moi, je fais mon train-train de ce que je déballe :
Le fardeau devient lourd de ce que je trimballe…
Je mesure un peu mieux que l’on écrit pour soi,
Sur la tierce opinion il faut que je m’assoie. (26/06/17)