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LE CALVAIRE DES ORANAIS

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

J’ai écrit ce texte en hommage aux morts et disparus de cette macabre journée du 5 juillet 1962 à Oran et également à toutes les victimes innocentes tuées ou enlevées par le FLN ou l’ALN et toutes les victimes du pouvoir gaullien qui les a laissées volontairement sans aucune protection, perpétrant ainsi un crime d’Etat.

Jean-Paul Ruiz le 5/03/2015

 Fin juin soixante-deux, ma ville est moribonde
 Oran qui fut si vivante est à l’agonie.
 Elle vit ses derniers jours dans une tristesse profonde.
 Elle respire très mal, son cœur est en arythmie.
 
 Au port, des cuves de mazout sont incendiées.
 Une fumée noire opaque enveloppe la ville,
 Un spectacle sinistre, impossible à oublier.
 Les pieds-noirs, ces damnés, se préparent à l’exil.
 
 Les derniers commandos de notre Résistance
 Viennent de partir en hâte vers les côtes espagnoles.
 Les malheureux Oranais sont en désespérance.
 L’Armée française ne peut plus jouer son rôle.
 
 Depuis le dix-neuf mars, jour maudit des pieds-noirs,
 Le pouvoir gaullien n’a plus qu’un seul ennemi :
 Les factieux d’Algérie, poussés au désespoir.
 Face aux fellaghas barbares, De Gaulle s’est soumis.
 
 Attentats et enlèvements sont le lot incessant
 Des pieds-noirs accablés, sans aucune protection.
 Des personnes enlevées sont vidées de leur sang
 Jusqu’à une mort lente, bien pire qu’une exécution.
 
 Il existe au Petit Lac un hôpital précaire
 Où exerce le sinistre docteur Jean Larribère.
 À ce communiste notoire, salopard renégat,
 Il lui faut du sang pied-noir pour les fellaghas.
 
 Dans un climat de peur et d’anxiété,
 Oran vit les premiers jours de l’indépendance.
 Jusqu’au quatre juillet, on a pu constater
 Que le F.L.N. veut nous mettre en confiance.
 
 Est créé un comité de réconciliation
 Pour donner l’impression d’une concorde rétablie.
 Ce n’est qu’une duperie, une mystification,
 Pour leurrer les naïfs, mais surtout les roumis.
 
 Or, le cinq juillet, on a très vite réalisé
 Que le calme relatif des quatre dernières journées,
 C’était pour nous tromper, nous "apprivoiser"
 Avec des mots apaisants sans cesse serinées.
 
 La tuerie du cinq juillet fut préméditée.
 La fête de l’indépendance servit d’alibi
 Aux assoiffés de sang qui, avec avidité,
 Se ruèrent comme des fous sur les affreux roumis.
 
 Preuve que ce massacre fut prévu et combiné :
 Des civils sont armés, couteaux ou armes à feu.
 Ils sont venus en ville, bien déterminés
 À nous trucider en poussant des cris haineux.
 
 Preuve que cette chasse au pied-noir n’est pas spontanée :
 Elle est simultanée dans bon nombre de quartiers.
 Avec une sauvagerie atavique, ces forcenés
 Abattent pareillement hommes, femmes, enfants, sans pitié.
 
 En uniforme de combat, de nombreux musulmans
 Parcourent les rues du centre et, sans discernement,
 Mitraillent tout ce qui bouge avec une rage effrénée.
 Les fameux "marsiens" se montrent les plus déchainés.
 
 Ils entrent dans des boutiques, des restaurants, des bars,
 Chargent les personnes qui s’y trouvent dans des camions,
 Vociférant des insultes en sinistres barbares.
 Ce sont là les fiers soldats de la rébellion ...
 
 Les victimes de la rafle sont directement conduites
 Au commissariat central ou au stade municipal.
 D’autres seront amenées dans la cité maudite
 Du Petit Lac où les attend une issue fatale.
 
 De nombreuses victimes subissent le pire des calvaire.
 Pendues par la gorge à des crocs de boucherie,
 Certaines endurent le martyre pendant une longue agonie.
 Les nouveaux maîtres se délectent de leur sadisme pervers.
 
 Sur un ordre criminel de non intervention,
 Ils sont abandonnés, sans protection,
 Ces pieds-noirs exécrés par un pouvoir infâme,
 Un pouvoir revanchard, sans conscience et sans âme.
 
 Jusqu’à dix-sept heures, l’Armée française est restée
 Consignée dans les casernes, sans porter secours
 Aux Français qui se font abattre ou molester
 Par des hordes sanguinaires comme dans une chasse à courre.
 
 C’est un des épisodes des plus déshonorant
 De ce vil gouvernement qui a refusé
 De porter assistance à ces Français d’Oran,
 En danger de mort, selon l’ordre de l’Élysée.
 
 Parmi les officiers, il y eut des exceptions.
 Certains ont désobéi à la hiérarchie
 Et ont pu ainsi sauver des centaines de vies,
 Mais ils furent vite sanctionnés pour leur transgression.
 
 Une mention spéciale pour Monsieur Rabah Khélif,
 Lieutenant français, pour son courage admirable.
 Ce brillant soldat mérite tous les superlatifs.
 Son acte de courage restera inoubliable.
 
 Ce jour là, des musulmans sont intervenus
 Pour sortir du guêpier des civils innocents
 Dont le tort était d’être là au mauvais moment.
 Ils méritent notre estime ces braves inconnus.

Cinquante-trois ans après, la France "droits de l’homme"

N’a toujours pas reconnu, ce massacre au faciès blanc

Ou cette chasse aux roumis d’Algérie, c’est tout comme,

Malgré les témoignages qui sont très accablants.

Jean-Paul Ruiz le 5/03/2015

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