Le rapport Stora ne prévoyait pas de repentance mais faisait un certain nombre de « préconisations » ; l’une d’elle vient de devenir réalité avant même que le rapport algérien n’ait vu le jour. En effet, le rapport Stora s’inscrivait dans un exercice de « réconciliation des mémoires » qui supposait la production d’un document similaire par la partie algérienne.
Le rapport algérien n’existe pas et s’il devait voir le jour, nous pouvons imaginer que son ton serait bien différent du rapport français. Aucun mea culpa mais des revendications nombreuses. Le pouvoir algérien étant aux abois, il ne pratique qu’une seule politique : attiser la haine et demander que la France satisfasse ses exigences.
Ainsi le pouvoir français reconnaît un assassinat mais le pouvoir algérien ne reconnaît ni le massacre d’El-Halia, ni celui de Melouza, ni celui d’Oran du 5 juillet 1962, ni le massacre, que d’aucuns ont appelé « génocide », des Harkis perpétré avant et après l’indépendance, ni les si nombreux enlèvements d’Européens.
Notre pays s’est hâté d’accomplir un « geste » unilatéral dans un esprit d’ apaisement des mémoires. C’est le contraire qui sera obtenu. En effet :
Comment peut-on prétendre « réconcilier les mémoires » quand on est seul à agir ?
Comment peut-on prétendre les réconcilier en laissant complètement de côté les Pieds-noirs, les Harkis et l’Armée française qui attend toujours de savoir ce que sont devenus ceux de ses hommes qui ont disparu ?
Comment peut-on prétendre les réconcilier alors que l’on s’abstient toujours de reconnaître le massacre de Français sur ordre de Paris le 26 mars 1962 à Alger, et d’admettre le refus d’assistance du gouvernement français au cours de la tragédie d’Oran ? Si l’on veut réconcilier les mémoires algérienne et française, il faut d’abord réconcilier les Français.
Les conséquences de cette repentance sont désastreuses : il n’y aura aucune réconciliation, on aura volé au secours d’un pouvoir dictatorial que la rue rejette, on aura appris à la jeunesse des banlieues qu’il faut haïr un pays qui lui-même ne s’aime pas.
Au-delà, une question plus profonde est posée, est-il possible d’engager la France sur une telle voie sans consultation du parlement, ni débat public ?