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LA HAINE POUR TUNIQUE DE NESSUS Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 2%
Cet article provient d'une édition antérieure de NJ.

Le 10 novembre 1970, je n’avais pas encore atteint ma première décennie… Mais un souvenir de ce jour-là, où l’on annonça officiellement le décès du général De Gaulle, à quelques jours de mon demi-siècle, me laisse toujours aussi effaré : mon père faisant irruption dans le salon, sous le coup d’une joie immense et lançant à ma mère :

— Ouvre une bouteille de champagne !

Je reste encore aujourd’hui interloqué par cette scène : d’abord, mon père ne buvait que du whisky ! Ensuite, ce genre d’enthousiasme intempestif n’était pas du tout dans ses habitudes.

Même à l’annonce de la mort de Joseph Staline, je gage que l’anti-communiste primaire, secondaire et tertiaire qu’il était, sans en être excessivement malheureux non plus, n’a pas manifesté une telle joyeuse excitation.
De plus, mon père a toujours été un “spectateur” de l’histoire et non un “acteur” : il n’était donc en rien une victime à quelque titre que ce soit du général De Gaulle, que ce soit durant la Deuxième Guerre mondiale qu’il avait passé en Suisse et encore moins pour les affaires de l’Algérie où il n’a jamais mis les pieds.

De plus, il est resté toute sa vie… sujet belge !

Tout autant anti-américain primaire, secondaire, etc., il lui reprocha même d’avoir expulsé les troupes d’occupation yankee du territoire national.

Un comble !

C’est dire si Charles De Gaulle fut un de ses personnages historiques qui, s’il eut des partisans indéfectibles, aura tout autant été haï – sans doute dans les mêmes proportions tout aussi irrationnelles – par nombre de ses contemporains.

À la différence notable d’autres dictateurs (car il en a été un, lui aussi) tels Mao Tse-Toung, Joseph Staline, voire même Adolf Hitler… sans doute parce que ceux-ci, s’ils ont représentés de leur vivant ou après leur mort, le “mal absolu”, n’ont trompés personne sur leurs intentions et leurs actes ont toujours été tels qu’annoncés…

On ne hait pas le “mal absolu”, on le combat !

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Il en va différemment de ceux qui vous ont trompés, trahis, mentis…

Charles De Gaulle – à tort ou à raison, laissons ce débat aux historiens – portera toujours cette “tunique de Nessus”. visiter le site

- Pour l’éternité -