Il est de fort bon ton de se dire de gauche
Pour justifier qu’on sert avant tout le progrès :
On est conduit à croire alors que l’on chevauche
Un principe de gloire enfanté d’un congrès.
Il est de fort bon ton, en cortège serré,
Que l’on soit dix ou cent sous une banderole,
De tout revendiquer, et sans désemparer :
C’est toujours se donner de victimes le rôle.
Il est de fort bon ton de crier "liberté !"
Quand on sait que plus rien ne peut être interdit :
Les casseurs, les voyous, toutes commodités
Vous sont bien accordées par de nouveaux édits.
Il est de fort bon ton d’excuser la jeunesse :
Tous écarts mérités en notre belle France,
Un regard bienveillant, fait de délicatesse,
Lui donnera encor toujours plus d’espérance.
Il est de fort bon ton de consacrer au rite
D’une révolution permanente et putride
Dès lors que l’on érige en une loi prescrite
Le magma bouillonnant de ses odeurs fétides. (6/08/2018)
*d’un texte de 2005 remanié