La question du tracé des fortifications devient essentielle et touche aussi directement à l’usage que l’on se propose de faire du territoire colonial. Dans le cas algérien, les fortifications et la colonisation agricole sont ainsi très souvent liées. CLAUZEL souligne dès 1832 l’importance de poursuivre conjointement les objectifs agricoles et militaires : « Les intérêts de la culture et de la défense commandaient l’exécution d’un canal qui joignit l’Arrach au Mazafran. Ce canal, effectué par nos troupes, serait une barrière contre l’invasion des Arabes, et un moyen d’irrigation pour toute la partie de la plaine de la Mitidja comprend entre les deux rivières, la mer et le canal » (Clauzel), « Discours à la chambre des députés », 20 mars 1832). Cette idée d’un retranchement total d’Alger et de la Mitidja pour des raisons à la fois sécuritaires et agricoles a été plusieurs fois reprise. Elle témoigne des tentatives de faire fusionner la conception militaire du territoire et sa vocation agricole. Aussi plusieurs projets de fortifications intègrent-ils directement cette question agricole.
D’où la création de centres peu éloignés les uns des autres. C’est le plan BUGEAUD/GUYOT.
CRESCIA : Centre de population, à 4 km de Douéra, créé par arrêté du 5 juillet 1843, commune créée par arrêté du 13 septembre 1844. Ses alignements sont fixés par arrêté du 4 février et elle est érigée en commune de plein exercice en 1884.
Crescia fut d’abord un petit groupe de maisons incluses dans un mur flanqué de tours et cerné d’un fossé profond et bourbeux. Les troupes et les premiers colons y furent décimés par les fièvres.
Vers 1845, le défrichement des broussailles pour l’industrie du charbon de bois était la seule ressource du village. A cette époque, d’impénétrables halliers servaient de refuge aux lions, à 20 km d’Alger. Le dernier de ces fauves fut tiré à Baba-Hassen.
Crescia devient un joli village, tout pimpant et bien français. Au lieu de fourrés de lentisques et de jujubiers, le regard se repose sur des collines verdoyantes et fertiles, plantées de vignes superbes produisant un vin très recherché pour sa finesse et son bouquet.
Vous invite à découvrir l’Histoire de cette localité, peuplée en 1960 de 2899 habitants dont 297 européens.
BONNE JOURNEE A TOUS.
Jean-Claude ROSSO