En 1842, le Gouverneur Général en Algérie, le Lieutenant Général BUGEAUD demandait à son Directeur de l’intérieur GUYOT d’aller voir la possibilité de construire un entrepôt et des quais dans la région d’Oran et Mers-el-Kébir.
Depuis MERS-EL-KEBIR est devenu le Gibraltar de l’Algérie, dans le golfe d’ORAN, au fond d’une rade sûre pour quinze vaisseaux, à l’entrée du canal qui sépare l’Afrique de l’Espagne. Le mouillage d’ORAN ayant peu de fond, étant très exposé d’ailleurs aux vents du large, les navires mouillent à MERS-EL-KEBIR, qui a été de tout temps, par les caractères nautiques de sa position, un petit centre maritime et commercial d’une grande activité.
Le port de MERS-EL-KEBIR est considéré comme étant le meilleur mouillage de l’Algérie. Pour tenir la Méditerranée, passerelle menacée vers l’Empire africain, nos marins insistent sur l’utilité d’un triangle dont les trois pointes seraient Toulon, Bizerte et une nouvelle base qui pourrait se situer du côté d’Oran. DARLAN choisit MERS-EL-KEBIR.
Prenant le titre d’Amiral de la Flotte en 1937, DARLAN va « créer » MERS-EL-KEBIR et, quelques mois avant la guerre, un décret-loi classe toute la région transformée en camp retranché « comme place de guerre de la première série ». Les travaux sont maintenant chiffrés à 2 200 millions (soit une centaine de milliards).
Malheureusement MERS-EL-KEBIR entrait douloureusement dans l’Histoire, le 3 juillet 1940, avec le désastre que l’on connait… et à nouveau en 1942 lors de l’opération Torch, lorsqu’une partie de l’armée (et donc de la marine) française restée fidèle à Vichy tira sur les forces alliées.
Mais où en sont les travaux de la base ?
Commencés à la veille de la guerre, continués après l’armistice, relancés grâce à une « injection » d’argent américain, au titre « prêt-bail », les travaux de MERS-EL-KEBIR se poursuivirent presque sans interruption. Au lendemain du conflit, une jetée de 2 000 mètres protégeait un plan d’eau de 400 hectares.
Mais l’expérience de Bikini, après le drame de Pearl Harbour, démontra qu’une rade ouverte n’était plus suffisante. Il fallait aussi multiplier les installations souterraines. On ne pouvait fortifier tous nos ports de guerre. Il fallait choisir. Deux bases seulement furent retenues : BREST pour l’Atlantique et MERS-EL-KEBIR pour la Méditerranée. C’était prendre une décision grave. Irréversible et irrévocable, croyaient ingénieurs et officiers. Les travaux reprirent en 1951. Ils se poursuivirent sans désemparer jusqu’en 1961, alors même que l’indépendance de l’Algérie avait totalement modifié la conjoncture politique et stratégique.
Je vous invite à découvrir l’Histoire de cette localité qui vous surprendra, peut-être, eu égard au gigantisme des travaux et des sommes considérables dépensées, pour être rétrocédée, en 1968, à l’état algérien….
Bonne journée à tous
Jean-Claude ROSSO