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Hollande : le grand tournant, c’est maintenant !

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Adoubé par Louis Gallois, Alain Minc, Jacques Attali et FOG, François Hollande II va détricoter le patchwork bricolé par François Hollande I.

Baisse des impôts… Allègement des charges patronales… Pacte de responsabilité avec les entrepreneurs, sans lesquels il n’est pas de création de richesse… Compression des dépenses publiques… Chasse aux abus et aux gaspillages qui creusent le déficit de la Sécurité sociale…

Normal, dira-t-on. Qu’attendre d’une majorité de droite, sinon qu’elle applique au moins en partie son programme ? Et tant pis, n’est-ce pas si, faute de rentrées suffisantes, l’État impécunieux est dans l’incapacité de s’attaquer à la montagne de la dette publique, tant pis si, en contrepartie des cadeaux qu’on leur fait, les patrons ne créent pas les emplois espérés, tant pis si les multinationales et les plus aisés profitent d’une fiscalité injuste et inégalitaire qui pèse sur les pauvres et avantage les riches, tant pis si la qualité de nos services publics continue à se détériorer, tant pis si l’on rogne encore un peu plus sur le budget de la défense nationale, tant pis si le système de protection sociale dont nous étions si fiers est une peau de chagrin ! Il fallait y penser avant, avant de reconduire pour un deuxième mandat le néfaste Nicolas Sarkozy, son gouvernement de courtisans et sa majorité de godillots. Il fallait voter pour la gauche, il fallait voter pour le Parti socialiste, incarnation d’une gauche à la fois généreuse, sociale, compétente et responsable.

Comment ? Que dites-vous ? Qu’entends-je ? Qu’apprends-je ? Il n’y a pas eu de recomptage des voix, pas d’invalidation du candidat déclaré vainqueur le 6 mai 2012. C’est un président socialiste qui va demander à un gouvernement socialiste et à une majorité socialiste de se rallier à la nouvelle ligne dont l’annonce a été accueillie avec ravissement par le MEDEF ? C’est un président socialiste dont le cercle des médias comme il faut et des économistes en cour applaudit à grands cris la conversion à l’économie de marché et le retour à la raison ?

Eh bien oui. François Hollande avait consacré les dix-huit premiers mois de son quinquennat à détricoter le travail accompli par son prédécesseur. Adoubé désormais par Louis Gallois, Alain Minc, Jacques Attali et Franz-Olivier Giesbert, François Hollande II va s’attacher à détricoter le patchwork bricolé par François Hollande I. Et comment pourrait-il en être autrement dès lors que le chef (si peu chef) de l’État (du peu d’État qui subsiste) n’a ni la volonté ni l’énergie ni l’imagination ni l’audace qui nous seraient si nécessaires pour faire sortir le pays de l’ornière, retrouver notre indépendance économique, financière, monétaire perdue, protéger notre industrie et notre agriculture, oser les grands chantiers et les projets innovants qui relanceraient l’activité et restaureraient la confiance ? Au lieu de quoi il a abdiqué toute marge de manœuvre, prisonnier qu’il est du fameux cercle de la raison, autrement dit du double carcan libéral et européen dans lequel se coule comme elle peut la social-démocratie.

Premier secrétaire du Parti socialiste pendant treize ans, puis engagé dans la course à l’Élysée, François Hollande avait-il si peu réfléchi à ce qu’il ferait du pouvoir auquel il aspirait ? Était-il à ce point dépourvu de toute conviction qu’il ait pu si vite oublier, président, les promesses, les slogans, les discours sur lesquels, candidat, il avait mené sa campagne et bâti sa victoire ? Le virage qu’il amorce est-il le dérapage d’un conducteur novice ou le tête-à-queue spectaculaire d’un virtuose de la formule 1 ? Quoi qu’il en soit, ce grand tournant est un grand reniement, dans l’ensemble et même dans le détail.

En témoigne, petite cerise mais ô combien révélatrice, sur un gâteau avarié, la consigne donnée par le président aux ministres, lors de leur rentrée, vendredi dernier. Leur demandant de faire preuve de « réactivité et d’anticipation », François Sarkollande les a invités à ne passer par la loi « que quand celles-ci est indispensable, et de veiller… à faire avancer les dossiers par d’autres moyens : par des décrets, des ordonnances ». Pourquoi pas ? Cette procédure permet à l’exécutif d’aller vite. Et pourtant, qui interpellait le 8 juin 2005, Dominique de Villepin, alors Premier ministre, en ces termes vigoureux : « La méthode est détestable… Vous allez recourir à la méthode des ordonnances, c’est-à-dire au dessaisissement du Parlement, renoncer à la confrontation démocratique et au débat serein » ? Un certain François Hollande, député de la Corrèze, socialiste bon teint, républicain farouche et démocrate intransigeant.

Étonnez-vous, sur la base d’un tel exemple, venu du plus haut, du mépris dans lequel un nombre croissant de Français tiennent la politique et les politiciens.

Voir en ligne : http://www.bvoltaire.fr/dominiqueja...