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Election de Macron : pour une grande et nouvelle force de droite

, par  Bruno Mégret , popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Les-Republicains-et-le-FN

Bruno Mégret, polytechnicien, haut fonctionnaire, essayiste

♦ Le résultat des élections présidentielle et législatives conduit à un bouleversement politique sans précédent depuis plusieurs décennies. Une première analyse permet en effet de conclure à une déroute totale de la classe politicienne.

Le parti socialiste idéologiquement mort

Le parti socialiste, qui a tant dominé la scène politique depuis l’élection de François Mitterrand, a subi une défaite complète et semble avoir été définitivement écarté du pouvoir. A cet égard on assiste à l’épilogue d’un phénomène déjà engagé depuis de longues années, celui de la mort de l’idéologie socialiste dans sa configuration traditionnelle : celle qui voit le progrès comme toujours plus d’avantages sociaux pour toujours moins de travail.

Dans ce registre, les socialistes étaient en effet allés au bout du bout de ce qui est possible. Ils ne pouvaient plus proposer, par exemple, la retraite à 55 ans ou la semaine de 30 heures sans perdre toute crédibilité. C’est d’ailleurs ce qu’a fait son candidat à la présidentielle, en suivant cette logique jusqu’à l’absurde avec sa proposition de revenu universel. Ce faisant, il s’est totalement marginalisé et n’a rassemblé qu’un résidu de nostalgiques radicaux. Dès lors la déroute du socialisme traditionnel était inéluctable et elle vient de se produire.

De l’autre côté, les Républicains sont, eux aussi, arrivés en fin de parcours. Echéance après échéance, ils n’ont cessé de se soumettre aux diktats du politiquement correct largement dominé par la gauche et son idéologie égalitaire et libertaire, renonçant de ce fait à incarner une force crédible et porteuse d’espoir. Profondément divisés entre une composante droitière largement représentée à la base et une composante centriste surreprésentée parmi les élus et les cadres dirigeants, ce parti se retrouve aujourd’hui diminué, sans boussole et sans cohérence. Il est, lui aussi, à bout de souffle.

Le Système sauvé par Macron

Aussi cette configuration aurait-elle dû faire basculer le Système politique et conduire à un renouveau de fond. Mais, pour cela, il aurait fallu qu’une force alternative puissante et crédible ait existé. Ce rôle aurait dû échoir très naturellement au Front national qui, numériquement et idéologiquement, était placé pour incarner cette relève. Malheureusement, à cause d’un positionnement absurde, d’une stratégie à contretemps et d’un programme inadapté, le Front national a gâché l’occasion historique qui se présentait à lui et qui aurait pu permettre un redressement spectaculaire de notre pays.

Aussi n’est-ce pas au renversement du Système qu’ont conduit ces élections mais à son sauvetage : un sauvetage organisé avec maestria par les maîtres de la pensée unique et mené avec habileté par Macron. La manœuvre consistait à simuler un renouvellement politique complet en mettant en scène des hommes et des femmes nouveaux et en prétendant s’abstraire du clivage droite/gauche. Porté par son bagout et le soutien extraordinaire qu’il a obtenu de l’ensemble du Système et tout particulièrement des médias, Macron a réussi à obtenir une courte avance au premier tour qui lui a permis une élection sans gloire et sans enthousiasme au second.

La ligne Valls triomphe avec Macron

Aujourd’hui, la réalité n’est cependant pas celle d’un grand renouvellement mais d’une configuration fragile créée artificiellement et dans l’urgence par l’impératif de sauver le Système. Dès les premières semaines d’ailleurs, le nouveau pouvoir a symboliquement été éclaboussé par les affaires, le ramenant dans les ornières du Système politique ancien. Mais surtout, les Français vont progressivement s’apercevoir que rien n’a changé sur le fond du programme et des idées. La nouvelle équipe est en effet, comme toutes celles qui l’ont précédée, mondialiste, immigrationniste, européiste, atlantiste et libertaire. Et pour cause, M. Macron est sur la même ligne politique que Hollande.

Certes, dans la forme, le nouveau président incarne beaucoup mieux la fonction que son prédécesseur et sans doute sera-t-il plus efficace, mais sur le fond il n’exprime pas un renouveau mais une grande continuité. Si donc le parti socialiste dans sa version traditionnelle a été laminé, la gauche dans sa composante sociale-démocrate personnifiée pendant les cinq années écoulées par Hollande et Valls a paradoxalement triomphé lors de ces élections, la ligne Macron n’étant finalement que la ligne Valls habilement maquillée. La nouvelle donne politique est de ce fait celle d’une victoire cachée de la gauche.

Cette nouvelle configuration, qui a conduit à faire du neuf avec du vieux, a cependant le mérite de la clarification car ce nouveau parti de gauche qu’est la République en marche attire maintenant tous les membres de LR qui trompaient leurs électeurs en se prétendant de droite alors qu’ils étaient en réalité de gauche. Ils peuvent maintenant se révéler et rejoindre leur vraie famille.

Pour une nouvelle et grande force de droite

Si donc la gauche se trouve maintenant presque entièrement rassemblée par M. Macron, se pose alors le problème de l’émergence d’une grande formation de droite capable de s’opposer au pouvoir. Et force est de constater que celle-ci existe dans les urnes et représente un potentiel de voix bien supérieur à celui de la République en marche. Car, si l’on additionne les forces du Front national et celles de la partie droitière des républicains, on aboutit, en prenant même une partie seulement des scores obtenus au premier tour de la présidentielle par Marine Le Pen et par François Fillon, à un minimum de 30%, soit nettement plus que le score de Macron. La situation exigerait donc que le Front national change sa stratégie et tende la main aux éléments droitiers de LR et que ceux-ci, libérés par le départ de leurs collègues centristes, acceptent de franchir la ligne rouge du politiquement correct et se rapprochent idéologiquement du Front national.

Aujourd’hui, nous en sommes encore loin, mais tel est l’impératif qui permettrait demain de mettre définitivement un terme au pouvoir mondialiste immigrationniste, européiste et atlantiste du Système et qui fait le malheur de la France et des Français depuis tant d’années.

On peut toujours espérer.

Bruno Mégret
22/06/2017

Correspondance Polémia – 22/06/2017

Voir en ligne : https://www.polemia.com/election-de...