On ne passe son temps qu’à devoir échanger,
A redistribuer ce que l’on nous envoie
Et le mail nous revient sans rien avoir changé,
Le cercle enfin bouclé par d’identiques voies.
On croit satisfaire ainsi la curiosité
En renvoyant à l’autre ce qu’on a reçu :
A quoi bon s’échiner à quelque altérité
Lorsque tout est mâché et souvent bien conçu ?
Quel désir ? Quel besoin nous poussent au relais
De transférer au lieu de rester personnel ?
Ne vaudrait-il pas mieux qu’un bon coup de balai
Nous invite alors à être plus fonctionnel ?
C’est que notre indigence trouve en substitut
Le tout fait plus aisé que toute autre ouverture :
L’anonymat protègera notre statut
En occultant mieux notre propre signature.
Mais ce n’est plus rien que le plein de notre vide
Qui donne l’illusion d’être encore présent
Et le fuseau inéluctablement s’évide
En tournant sur son axe bien plus reposant. (30/06/17)