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Bloc-notes : l'autoritarisme de Macron est une faiblesse

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« Bloc-notes : l’autoritarisme de Macron est une faiblesse »

Le chaos qui a défiguré les Champs-Élysées, samedi, dépasse la seule responsabilité des Gilets jaunes  devenus enragés.Il est vrai que ceux-ci, cornaqués par l’extrême gauche, ont pris goût à la violence insurrectionnelle. Les casseurs et les pilleurs décourageront-ils les plus calmes des révoltés  ? Les jours prochains le diront. Toutefois, l’État aurait tort de se réjouir de ces désordres, au prétexte qu’ils disqualifieraient les protestataires. Durant près de dix heures, les hordes d’ultras n’ont guère rencontré d’obstacles dans leurs razzias. Alors que 5 300 forces de police et de gendarmerie avaient été mobilisées, la célèbre avenue a été livrée, aux yeux du monde, à 1 500 professionnels de la guérilla urbaine rassemblés sous des drapeaux rouges, noirs et palestiniens. "Paris est fragile  !", jubilaient les anticapitalistes, le 1er décembre, après la mise à sac de l’Arc de triomphe. Depuis samedi, c’est l’État qui apparaît dans sa vulnérabilité. Emmanuel Macron, en dépit de ses coups de menton, est dépassé par les événements.

Le pire reste à craindre, à mesure que le président se raidit dans l’autoritarisme des faibles. L’improvisation de sa fermeté l’éloigne de la France éruptive qui donne le tempo. La révolte populaire apparue le 17 novembre ne s’éteindra pas avec les interdictions de manifester sur les Champs-Élysées (mais aussi sur la place Pey-Berland à Bordeaux et la place du Capitole à Toulouse). Ces mesures sécuritaires ne peuvent être suffisantes. Le choix de sanctionner également une poignée de lampistes, à commencer par le préfet de Paris, reste une mesure destinée à faire oublier l’amateurisme du pouvoir. Celui-ci n’a jamais caché son aversion pour cette révolte historique, qu’il cherche à décrédibiliser. En allant skier avec son épouse à La Mongie (Hautes-Pyrénées), Macron a voulu suggérer sa maîtrise de la situation. Son retour en catastrophe, samedi soir, a montré son imprévoyance. Le 1er décembre,il avait déjà dû revenir précipitamment de Buenos Aires (Argentine).

La stratégie présidentielle, qui consiste à faire traîner les éventuelles prises de décision jusqu’à la mi-avril, donne prétexte aux Français furieux de se sentir continûment bernés.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...