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Au-delà des clichés :L’autoritarisme est-il vraiment une mauvaise chose ?

, par  saker , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.


Par Deena Stryker – Le 22 novembre 2016 – Source Katehon

En 1944, contre un raz-de-marée de préoccupations concernant le processus démocratique 1, FDR concouru et a remporté un quatrième mandat présidentiel, parce que les Américains ne voulaient pas d’un leader inexpérimenté en pleines guerres en Europe et dans le Pacifique. Malheureusement, Roosevelt est mort peu de temps après cette élection, laissant le président Truman formuler la désastreuse politique américaine envers l’Union soviétique qui nous a apporté les guerres froides I et II.

Aujourd’hui, la présidence de FDR serait probablement considérée comme autoritaire  : il prétendait n’avoir pas vu le Japon se préparer à attaquer Pearl Harbor, afin que les Américains choqués soient finalement prêts à déclarer la guerre au Japon et à l’Allemagne. Il est célèbre pour avoir bousculé la Cour suprême, et bien qu’il ait moins obtenu que ce que voulait le Mouvement progressiste, il a tordu le bras du Congrès, en 1933, pour élargir les droits et les protections des travailleurs en disant à ses conseillers « Aidez-moi à le faire ». Il est encore vénéré aujourd’hui, pendant que Singapour, petit pays multiethnique dirigé par le même homme pendant quatre décennies, est l’un des pays qui se classe au premier rang des critères de gouvernance clés.

Après avoir obtenu l’indépendance par rapport à la Grande-Bretagne, Lee Kuan Yew a amené l’économie de Singapour du niveau du Tiers-Monde vers l’abondance du Premier Monde en une seule génération. Selon Wikileaks : « L’accent mis par Lee Kuan Yew sur une croissance économique rapide, un soutien à l’esprit d’entreprise et la limitation de la démocratie interne ont façonné les politiques de Singapour pour le prochain demi-siècle. » Freedom House qualifie Singapour de « partiellement libre » et The Economist estime qu’il s’agit d’une « démocratie imparfaite », mais le parti au pouvoir obtient 83 sièges sur 89 avec 70% du vote populaire, tandis qu’au milieu des années 1980, l’organisme de sondages Gallup constate que la confiance des Singapouriens dans leur système gouvernemental et judiciaire est parmi les plus élevées dans le monde.

Bien que Singapour se classe parmi les premiers pays pour l’« ordre et la sécurité », l‘« absence de corruption » et « l’efficacité de la justice pénale », les rassemblements de cinq personnes ou plus nécessitent une autorisation de la police et les protestations ne peuvent légalement se tenir qu’en un lieu désigné, le Speaker’s Corner. Pourtant, ce pays multilingue (anglais, chinois et hindi) figure parmi les meilleurs au niveau international dans les domaines de la santé et de l’éducation. Bien que le système ne puisse être qualifié que d’autoritaire, il n’y a absolument aucune chance qu’un président américain exige que son leader « doit partir ». C’est parce que, comme en Europe, il combine l’esprit d’entreprise avec les protections sociales.

Aujourd’hui, l’autoritarisme s’applique également à la monarchie saoudienne, où les femmes ne sont pas autorisées à conduire, et encore moins à légiférer, à la Chine, où le Parti communiste veille sur le plus grand miracle économique jamais réalisé, et au président russe Vladimir Poutine. Fait intéressant, il n’a pas été appliqué à Dmitri Medvedev, quand il était président avec les mêmes pouvoirs qu’avait Poutine, celui-ci étant alors son Premier ministre. Medvedev a été jugé comme « un homme avec qui nous pouvons travailler » – et même comme « notre homme au Kremlin ».

À domicile, cependant, la faction néo-libérale atlantiste est désignée par les partisans de Poutine, qui chérissent leurs protections sociales et croient que l’État devrait être en charge des principales sources de richesse d’une nation, comme une cinquième colonne.

Quel était l’état de la Russie quand Vladimir Poutine a succédé à Boris Eltsine, premier homme de l’Amérique au Kremlin ?

Poutine a remporté la première élection en 2000, trois mois après la démission d’Eltsine pour raison de santé. À quarante-huit ans, grâce à sa constance en tant qu’officier du KGB, puis comme conseiller pour les affaires internationales du maire de Saint-Pétersbourg, ensuite chef du KGB, enfin Premier ministre de Boris Eltsine – un président célèbre pour l’affichage de son ébriété – Poutine était son successeur désigné à un moment où la Russie était dans le désordre.

Les bijoux de sa couronne avaient été privatisés, à des prix bradés, au bénéfice d’un groupe d’hommes devenus fameux sous le nom d’oligarques. Les employés de l’État n’obtenaient pas leurs salaires à temps – voire pas du tout – et pratiquement rien n’avait été fait pour construire un système libéral juste, ou social-démocrate, dix ans après la dissolution de l’Union soviétique. Quand Vladimir Poutine a déclaré que cet événement avait été une catastrophe, il ne faisait pas allusion, comme la presse occidentale l’indique, à la disparition du communisme, mais aux conditions sociales terribles dans lesquelles la privatisation déchaînée a laissé la plupart des Russes.

Poutine est invariablement marqué comme « ancien officier du KGB » par les journalistes américains, qui oublient opportunément que le premier président Bush a dirigé la CIA pendant un an. La vérité est que l’expérience du président russe l’a bien préparé au défi de relancer le plus grand pays du monde, abritant 160 groupes ethniques parlant une centaine de langues et pratiquant quatre religions différentes : le christianisme, le judaïsme, le bouddhisme et l’islam. L’estimation pour cette dernière variant de 5 à 14%.

Les médias occidentaux affirment que les cotes de 80% du président Poutine reflètent un atavisme de troupeau, le résultat de siècles de règne autocratique sous les Mongols – quatre siècles –, les Tsars et le Parti communiste. En réalité, à l’insu de la plupart des Américains, les Russes d’aujourd’hui apprécient le style de vie individualiste, les vacances à l’étranger et les dernières voitures à la mode.

Pendant vingt siècles, le leurre de la démocratie athénienne – à laquelle seuls les hommes libres participaient – a augmenté en parallèle avec le pouvoir des rois. Mais l’application de la démocratie s’est révélée de plus en plus difficile à mesure que les populations et les menaces augmentaient. Alors qu’il se prépare à quitter le bureau ovale, après huit ans de refus de la part du Parti Républicain de coopérer dans ses projets louables, je soupçonne le président Obama, comme la plupart des autres chefs d’État occidentaux, d’envier secrètement Poutine pour sa capacité à faire avancer les choses.

Lorsque j’étais à Cuba en 1964, Fidel Castro était présenté aux États-Unis en tant que dictateur. J’ai alors demandé au président cubain Osvaldo Dorticos s’il était d’accord avec le fait qu’il était risqué d’avoir un roi, car on ne savait jamais si le leadership hérité serait bon ou mauvais. Le monde extérieur ne savait pas que le gouvernement cubain expérimentait déjà diverses formes de démocratie locale. Aujourd’hui, dans le monde entier, le peuple est encore impuissant à empêcher l’aggravation des conditions économiques – ni même la guerre, qui remplit d’abord les coffres des fabricants d’armes, puis des industriels qui reconstruisent ce que la guerre a détruit. Pourtant, Raul Castro a supervisé une transition vers une forme de démocratie participative nationale, et Poutine semble encourager la même approche en Russie. En Occident, il devient de plus en plus difficile d’affirmer que des élections libres et équitables garantissent un gouvernement efficace ou la satisfaction populaire.

Dans le monde complexe du XXIe siècle, la paix et la prospérité sont probablement mieux assurées lorsque des gouvernements centraux solides traitent ensemble les défis mondiaux, alors que les gouvernements locaux participatifs supervisent les affaires intérieures. L’Islande, un pays si peu peuplé que presque tout le monde connaît, applique avec succès ce système.

Bien qu’il ait été élu « dans les règles », Donald Trump risque de ne pas aller loin à la Maison Blanche, alors qu’il pourrait, avec Poutine et Xi, s’orienter vers un monde multipolaire organisé dans ce sens. Guidées par une « main invisible », des milliers de personnes protestent contre le président néo-fasciste, misogyne et raciste qui a défait sa rivale néo-fasciste se préparant à la guerre nucléaire contre la Russie et dont les partisans, à la différence des manifestants, ont les moyens de mettre en œuvre la « solution finale » contre un président américain.

Deena Stryker

Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone.

Note du Saker Francophone

Ce texte est très ambigu ; après la constatation du truisme qui veut que, dans des périodes difficiles, il est préférable d’avoir un gouvernement stable et solide, il conclut qu’il faut laisser à quelques grandes puissances autoritaires - autorisées ? - le soin de s’entendre pour gérer les affaires sensibles du monde, les autres nations locales se contentant d’assurer l’intendance paisibles de leurs populations. Bof !

  1. Aux États-Unis, la Constitution limite à deux le nombre de mandats successifs du Président, NdT

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