Un documentaire de 52 minutes Algérie : sections armes spéciales, déprogrammé une première fois, sur France 5, pour cause de polémiques, a été diffusé ce dimanche 8 juin sur cette même chaîne, à 23 heures.
Destiné à prouver l’emploi d’armes chimiques par l’armée française durant la guerre d’Algérie. Ce qui serait un secret enfoui depuis longtemps mais découvert dans les Archives par l’historien Christophe Lafaye qui, notons-le, fut aidé dans ses recherches par la journaliste Claire Billet, spécialiste des guerres en Afghanistan et au Pakistan, mais surtout auteur de On a gazé les Algériens. Tout cela confirmé par un collège d’experts en armes chimiques. Documentaire qui a bénéficié de la voix de Mouna Soualem et de témoignages de vétérans algériens – encore vivants ☺. (Il peut paraître étonnant que seuls sont encore en âge de témoigner les vétérans prêts à accuser l’armée française, sur ce point bien précis, notamment les Algériens qui, c’est prouvé par la Sécu, vivent bien au-delà d’un siècle !).

Voici donc qu’après avoir eu recours abondamment (selon les témoins toujours en vie) à la torture, au déplacement des populations, il s’agit, à présent, de l’utilisation d’armes chimiques dans les grottes, pour éliminer des combattants (et au passage des civils innocents et cela après les enfumages proposés par récemment par l’Aphatie).
Qu’une armée soit dans l’obligation de massacrer l’armée ennemie afin d’assurer sa victoire, c’est la guerre dans toute son horreur.
C’est fou comme la mémoire peut être sélective : elle oublie trop souvent le sort de ces soldats français appelés, vos enfants, nos enfants, égorgés au couteau, émasculés, les testicules enfoncés dans la gorge et ce dans les quatre coins de l’Algérie. Comme je l’écrivais plus haut « mais c’est la guerre », paraît-il !

Mais, par exemple, que cette mémoire passe sous silence ce qui aurait pu être également le sort terrible de ces 800 jeunes appelés d’un régiment français, offerts par leur propre pays, à Souk-Arras, comme chair à canon à 10.000 ennemis de l’ALN venus de l’autre côté de la frontière tunisienne et cela dans l’unique objectif d’accélérer les pourparlers et signer plus rapidement les Accords d’Évian.
Cela aurait été un véritable crime contre l’humanité, mais qui en parle ?
Le régiment français qui aurait utilisé ces armes chimiques serait le 411e RAA (Régiment Anti-Aériens). Or, mon livret militaire le prouve, j’ai effectué mon service militaire dans ce 411e RAA et l’ai suivi durant tous les événements sans jamais entendre, ne serait-ce qu’une seule fois, l’emploi d’armes chimiques.
Mais il est vrai que mon témoignage n’a pas été sollicité. Il y en avait tant d’autres !