Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Un complot contre De Gaulle : le Grand O ?

, par  anonyme , popularité : 4%
NJ-PACA
NotreJournal démarre une série de publications destinées à la fois à l’information de chacun et à la recherche de tous, professionnels ou amateurs ! Ces recherches et approches, commencent par l’identification des acteurs de cette fresque historique, qui est d’ailleurs peut être plus d’actualité qu’il n’y parait... N’hésitez pas à intervenir dans les forums de l’article ou de contacter l’auteur.


[!sommaire]
Lionel-Max Chassin, de son vrai nom Guillaume Jean Max Chassin, né le 26 avril 1902 à Bordeaux et mort le 18 août 1970 à Marseille, est un général de l’armée française.

Carrière militaire

Il intègre l’École navale en 1919, où il obtient le diplôme d’ingénieur en 1921. Il sort de l’École d’aéronautique de Rochefort et entre dans l’aéronavale en 1926, donnant un cours supérieur de navigation aérienne à Brest en tant que jeune lieutenant de vaisseau.

En 1935, il rejoint l’Armée de l’air au moment de sa création et est un des premiers brevetés parachutistes à l’école de saut d’Avignon-Puault en 1936, où il obtient le grade de capitaine. Promu commandant en 1938, il sort de l’École de guerre aérienne en 1939. En 1940, il obtient le diplôme de l’École libre des sciences politiques, et représente la France au comité stratégique de Londres puis est affecté en mai au cabinet du chef d’état major de l’armée de l’air. Deux jours après l’armistice, il est à Alger et est envoyé au Maroc. En septembre, il commande le groupe 1/32 qui reçoit l’ordre de bombarder Gibraltar, mais fait larguer ses bombes au large du rocher. Il est affecté au cabinet militaire du secrétariat d’état à l’aviation à Vichy tout en appartenant au réseau de résistance Ronsard-Troine. C’est lui qui pilote l’avion de l’amiral Darlan lorsque celui-ci se rend à Alger le 5 novembre 1942. Il participe activement aux négociations lors du débarquement américain et est envoyé au Maroc, puis à Dakar, pour rallier les forces françaises à l’effort franco-américain. Lieutenant-colonel en 1943, il est nommé directeur du personnel militaire de l’armée de l’air.

Il est nommé lieutenant-colonel (1943), colonel (1944), général de brigade (1946). En 1949, il est nommé général de division, puis sous-chef d’état-major de la défense nationale (1946-1948), commandant la 3 région aérienne (1948-1951), commandant de l’aviation en Indochine de 1951 à 1953, poste où il succède au général André Hartemann.

De 1953 à 1956, il devient commandant en chef de la Défense aérienne du territoire (DAT) à Versailles. En 1956, il est commandant et coordinateur de la Défense aérienne des forces alliées en Europe centrale auprès de l’OTAN, jusqu’en mars ou avril 1958 (SHAPE). Il est promu général d’armée aérienne en 1957, avant d’être autorisé à bénéficier du congé définitif du personnel naviguant en avril 1958.

Un engagement politique, pour l’Algérie française

Le général Chassin est un catholique proche de la Cité catholique de Jean Ousset, hostile aux catholiques progressistes et au communisme. Un général, alors colonel à l’état-major de la 5 région aérienne en 1952, qui avait attaqué auparavant un article de Chassin, témoigne qu’il s’est vu dénigrer comme « communisant, homme de gauche » par Chassin. Un général prit sa défense en arguant qu’il allait à la messe tous les dimanches. Ce à quoi Chassin rétorqua : « Ce sont les plus dangereux [1] ». Il prône le « rôle idéologique » de l’armée et sa mission de « redressement moral » et de « gardienne des valeurs », dès octobre 1954, dans un article de la Revue militaire d’information [2] [3].

Il a été mêlé aux intrigues du docteur Félix Martin, à son « complot du grand O » dont il aurait été l’un des chefs (« le grand B ») avec le général Paul Cherrière (« le grand A ») [4] [5]. En janvier 1957, il succède au général Salan à la tête du comité de patronage de l’Association des combattants de l’union française (ACUF). Au moment du 13 mai 1958, son nom ayant été mêlé à l’opération Résurrection, le gouvernement de Pierre Pflimlin ayant ordonné son arrestation, il « prend le maquis » et tente d’organiser la mobilisation des partisans de l’Algérie française en métropole. Il fonde en juin 1958 le Mouvement populaire du 13 mai, mais il en démissionne en septembre. Il se présente aux élections législatives de novembre 1958 dans la 2 circonscription de la Gironde, à Bordeaux, afin de faire battre Jacques Chaban-Delmas mais ce-dernier en sort vainqueur au second tour, avec plus de 63 % des voix [6]. Il s’intéresse au Centre d’études de psychologie sociale de Georges Sauge, une officine anticommuniste qui prône la nécessité de la défense de « l’Occident chrétien » contre le communisme, et assiste à une de ses conférences en 1959 et prend la parole la même année à la session nationale d’études de cette association, au parc des expositions de la porte de Versailles les 28 et 29 novembre [7]. En janvier 1960, ayant tenté de gagner l’Algérie au moment des barricades, il est interpellé par la police. À partir de 1961, gravement malade, il ne prend plus part activement aux événements, bien qu’assurant toujours la présidence de l’ACUF.

Un intérêt pour les OVNI

Passionné par le phénomène des soucoupes volantes, il rédigea, en 1958, la préface de l’ouvrage d’Aimé Michel Mystérieux Objets Célestes - À propos des soucoupes volantes, dans laquelle il écrivit :  [8]. De 1964 à 1970, il présida, le Groupe d’étude des phénomènes aériens (GEPA), une association privée ufologique.

Œuvres

Essais et biographies

Lionel Chassin est l’auteur de plusieurs ouvrages :
* Les conquérants de l’infini, Lajeunesse, 1945
* Histoire militaire de la seconde guerre mondiale, Payot, 1947
* Stratégie et bombe atomique, Lavauzelle, 1948
* Anthologie des classiques militaires français, Lavauzelle, 1950
* La conquête de la Chine par Mao Tse-Tung, Payot, 1952
* L’ascension de Mao Tse-Tung, Payot 1953
* Aviation Indochine, Amiot-Dumont, 1954
* Bélisaire, généralissime byzantin, Payot, 1957

Préfaces

* Raymond Cauchetier, Ciel de guerre en Indochine (photographies), Lausanne, 1953
* Georges Hilaire Gallet, À l’assaut de l’espace, Collection la Marche du monde, Paris, 1956
* Aimé Michel, Mystérieux objets célestes, Arthaud, 1958

Articles

Fondateur de la revue Forces aériennes françaises, il a signé de très nombreux articles.

Médailles

* Grand officier de la Légion d’honneur
* Croix de guerre 1939-1945 et des TOE
* Médaille de la France libre
* Commandeur des palmes académiques
* Médaille coloniale
* Médaille d’or de l’éducation physique
* Officier de l’ordre de l’Empire britannique
* Grand officier de l’ordre du Vietnam
* Grand Croix du Nicham el-Anouar

Notes et références

Annexes

Bibliographie

* Collectif, Militaires en république, 1870-1962 : les officiers, le pouvoir et la vie publique en France, Publications de la Sorbonne, 1999
* Maurice Vaisse, Alain Bizard ( dir. ), L’Armée française dans la guerre d’Indochine ( 1946-1954 ), Complexe, 2000

Articles connexes

* Organisation armée secrète

Liens externes

* biographie de Chassin sur le site de l’association des amis du général Salan
* biographie Lionel-Max Chassin
* Site de l’ACUF avec une photo de Chassin

[1Le général Robert Aubinière : Propos d’un des pères de la conquête spatiale, L’Harmattan, 2008, p. 60-61

[2Olivier Forcade, Eric Duhamel et Philippe Vial, Militaires en République, 1870-1962 : Les officiers, le pouvoir et la vie publique en France, op. cit., p. 558

[3Alain de La Morandais, L’honneur est sauf : Prêtre, officier en Algérie, Seuil, 1990, p. 359-363

[4Rémi Kauffer, OAS, histoire de la guerre franco-française, Seuil, 2002

[5[http://blogs.mediapart.fr/blog/sissoko/040411/un-coup-detat-militaire-monte-par-la-cia-en-france Le complot du grand O sur le site de médiapart (objectivité limitée)]

[6Chaban, inquiet, avait fait venir le général de Gaulle, qui se déplaça jusqu’au palais Rohan. Les voix des partisans de l’Algérie française n’ont pas pesé lourd. Cf. Patrick et Philippe Chastenet, Chaban, Seuil, 1991, p. 262 et 266

[7Henry Coston (dir.), Partis, journaux et hommes politiques d’hier et d’aujourd’hui, Lectures françaises, décembre 1960, p. 209

[8Aimé Michel, À propos des soucoupes volantes, éditions Planète, 1966