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La devise des Américains : le dollar et mon droit !

, par  NEMO , popularité : 1%
NJ-Ile de France

Poutine est sans doute un grand méchant dictateur qui ne veut pas que du bien à l’Ukraine. Mais s’il y a un pays qui n’a pas de leçon de morale à donner à la Russie, c’est bien l’Amérique. Parce que pour se poser comme défenseurs de la veuve et de l’orphelin, les Américains ne sont sûrement pas les plus qualifiés.

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Dans cette affaire d’Ukraine, ce qui me consterne le plus, en dehors du fait que comme d’habitude les gens qui se font tuer sont ceux qui n’ont rien à gagner ni d’un côté ni de l’autre, c’est l’ignorance crasse des prétendus experts qui interviennent sur nos plateaux télé. Je n’ai pas entendu une seule fois prononcer les noms de « conférence de « Téhéran », en 1943, ou de « Yalta », en 1945, réunions au cours desquelles Roosevelt et Staline se sont accordés pour se partager le monde, Churchill, présent, n’étant là que pour faire de la figuration au nom de l’Europe de l’Ouest, et de Gaulle n’ayant même pas été invité, tant sa présence paraissait superflue. Pourtant, ces deux conférences sont la matrice de la guerre froide et de tous les évènements qui se sont produits depuis, et pour une bonne raison : les Américains ont estimé que Roosevelt, gravement malade (il devait décéder deux mois plus tard), n’avait pas été en mesure de défendre leurs intérêts. Il est vrai que Staline ne s’était pas gêné pour en profiter et se tailler la part du lion, malgré les efforts de Churchill pour limiter la casse.

Depuis, les Américains ont poussé sans relâche pour refaire le terrain qu’ils estimaient indûment laissé à leur ennemi russe… jusqu’à la désagrégation du bloc soviétique, dont la chute du mur de Berlin en 1989 a été le point d’orgue, suivie par l’effondrement de la plupart des régimes communistes dans les démocraties populaires, la réunification de l’Allemagne le 31 août 1990, et enfin la fin de l’URSS, actée par Gorbatchev le 26 décembre 1991. Pendant toute cette période de guerre par « substitution », il y avait du côté occidental l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique Nord), créé en 1949 pour protéger le monde « libre », et en face le « pacte de Varsovie », de 1955, censé faire la même chose du côté communiste. Avec des épisodes de « on joue à se faire peur », comme Budapest en 1956, le débarquement de la baie des Cochons en 1961, le mur de Berlin, érigé la même année, la crise des missiles à Cuba en 1962, le Printemps de Prague en 1968…

Si dès le 25 février 1991, la « Russie » (et non plus l’URSS) prenait acte de la fin de la guerre froide et prononçait la dissolution du Pacte de Varsovie, les Américains, eux, officiellement parce qu’ils se méfiaient des « bonnes » intentions des Russes, n’en ont pas fait autant pour l’OTAN, bien au contraire ! Alors qu’ils avaient promis à Gorbatchev une normalisation progressive des relations américano-russes, ils vont peu à peu accueillir les anciennes démocraties populaires dans l’organisation : la Hongrie, la Pologne et la Tchéquie en 1997, l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie en 1999, la Slovénie en 2004. En 2008, alors que quelque temps auparavant Poutine avait proposé de créer un marché européen étendu et de faire entrer la Russie dans l’OTAN, propositions refusés par les Américains, au « sommet de Bucarest », les chefs d’Etat du « bloc occidental » annoncent la future adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine à l’OTAN. Pour les Russes, c’en est trop : c’est la guerre dite « d’Ossétie du Sud », qui ramène la Géorgie dans le giron russe, puis, après le renversement en Ukraine d’un gouvernement pro-russe, en 2014, appuyé en sous-main par les USA, c’est l’annexion de la Crimée… Depuis, les Américains sont comme chez eux en Ukraine.

Entre temps, en 1999, l’OTAN était intervenue sans mandat de l’ONU en ex-Yougoslavie pour soutenir la « lutte pour l’indépendance du Kosovo » – berceau de la Serbie littéralement colonisé par la mafia albanaise, qui, devenue majoritaire, réclamait sa « liberté », un comble-, et n’avait manifesté aucun état d’âme en bombardant allègrement les méchants Serbes qui faisaient bobo aux gentils kosovars. Il faut dire que les Serbes sont des alliés historiques de la Russie, ceci expliquant cela.

Voilà le rappel historique. On voit tout de suite, sans être pour autant un fin observateur, qu’il y a quelque chose qui cloche là-dedans : pourquoi ne pas avoir dissous l’OTAN en même temps que le pacte de Varsovie ? Parce que la Russie représentait plus que jamais une menace pour l’Amérique, pour l’Europe, pour le Monde, pour l’Univers ? Allons donc. A quoi servait l’OTAN avant que les Américains poussent Poutine à se rebiffer et à la justifier rétrospectivement ? Une machine à cash ! Si vous voulez comprendre les Américains, c’est très simple : pensez que derrière toutes leurs « bonnes » intentions, ce qui compte, c’est le fric ! Ils sont partout où il y a du fric à se faire, et peu importe s’ils doivent marcher sur la tête de leurs « alliés ». Mais s’ils n’ont rien à gagner, ou s’ils ont quelque chose à perdre, ils ne font rien. Une preuve récente, quand l’Azerbaïdjan attaque le Haut Karabagh, ils n’ont pas levé le petit doigt. Il y avait pourtant de quoi.

Savez-vous que le budget militaire américain est de 732 milliards de dollars quand celui de la Russie est de 65 milliards, et celui de la France 51 milliards ? Que les entreprises américaines d’armement représentent plus de la moitié des ventes au monde ? Que les membres de l’OTAN sont obligés d’acheter de l’armement américain pour être compatibles avec les standards (américains) de l’OTAN ? C’est ainsi que seuls deux pays européens, en dehors de la France, ont acheté des Rafale : la Grèce (24), et la Croatie (12 d’occasion). Le F35 américain, qui est nettement plus cher et moins performant se vend, lui, comme des petits pains… Et ne parlons pas des sous-marins australiens, des F35 suisses, et autres entourloupes que nos « alliés » américains nous enfilent avec un grand sourire paternaliste.

Vous voudriez que l’Amérique renonce à l’OTAN ? Naïfs que vous êtes. Et vous croyez que l’Amérique nous protègera si la Russie nous fait des misères ? Là, vous êtes complètement idiots (ou alors vous êtes un « Young leader » à la solde des amerloques, comme Macron) !

J’allais oublier un détail : en imposant un embargo sur le gaz russe, l’Amérique fait mécaniquement monter le prix du m3. Quel intérêt ? Le gaz de schiste américain, dont le coût d’exploitation était prohibitif face au gaz russe, devient compétitif… Il n’y a pas de petit bénéfice.