À l’invitation du Cercle Algérianiste du Limousin, une dizaine de personnes se sont rassemblées, récemment, à Limoges, dans le quartier du Roussillon, pour inaugurer la plaque de rue au nom de Renée Antoine.
Parmi elles, Jean-Paul Adenis, ancien chef du service d’ophtalmologie de l’hôpital Dupuytren, du CHU de Limoges.
Mais qui était Renée Antoine, celle que l’on surnommait « la Toubiba aux mains de lumière » ? Après une enfance passée en Oranie en Algérie, dans le village de l’Hillil, puis à Mostaganem, elle se découvre, dès l’âge de 10 ans, une passion pour la médecine.
Elle obtient son baccalauréat en 1915 et poursuit ensuite des études de médecine jusqu’à son Doctorat en 1923. Elle va pouvoir ainsi ouvrir son cabinet d’ophtalmologie à Alger.
Dès le début de sa carrière, Renée Antoine ne va pas privilégier la sédentarité, et pour cause. C’est en effet l’époque où sévit en Algérie, le trachome, une conjonctivite contagieuse pouvant entraîner la cécité. La maladie fait des ravages. L’occasion pour notre médecin de lutter contre ce fléau en allant à la rencontre des populations sahariennes démunies dont elle parlait parfaitement la langue. Ce travail bénévole, elle l’effectuera, d’avril 1944 à mai 1962, dans le cadre des Missions Ophtalmologiques Sahariennes (MOS). Les conditions d’exercice ne sont pas faciles. Elles doivent tenir compte des conditions climatiques, des moyens humains mais également des techniques à mettre en œuvre. C’est donc, d’oasis en oasis, que cette « fée du Sahara aux doigts de lumière » va pouvoir soigner les populations des territoires du sud. Elle aura parcouru 92.000 km, donné 43.000 consultations et procédé à 4.000 opérations.
En 1962, Renée Antoine dit adieu à l’Algérie, sa terre natale. Un traumatisme qui ne cessera de l’habiter jusqu’à sa mort en 1988, à Aix-en-Provence où elle repose. Elle était officier de la Légion d’Honneur et du Mérite Saharien.