Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Sarkozy face à une justice sous influence

, par  Ivan Rioufol , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Nicolas Sarkozy a entamé, ce mercredi matin à 8h, sa deuxième journée de garde à vue dans les locaux de l’office anticorruption de Nanterre. Celle-ci peut durer jusqu’à jeudi matin, si les juges le décident (1). Par eux : Serge Tournaire, réputé proche du Syndicat de la Magistrature. C’est ce même juge qui instruit également l’affaire Fillon, ouverte en janvier 2017 à l’initiative du parquet national financier, créée en 2013. Cette instance, qui dépend hiérarchiquement du ministère de la Justice, a aussi à connaître du dossier Claude Guéant, soupçonné d’avoir eu un rôle central dans la réception de fonds libyens qui auraient financé la campagne présidentielle de Sarkozy de 2007. Bref, cet environnement judiciaire ne donne pas les garanties d’une justice autonome. Quand Bruxelles reproche ces jours-ci à la Pologne d’avoir pris des mesures menaçant l’indépendance de la justice et la soumettant au pouvoir politique, la Commission européenne serait bien inspirée de s’inquiéter pareillement de la perméabilité de l’exécutif français au cœur du parquet financier. Ce dernier fut particulièrement véloce, en janvier 2017, pour embrayer sur les révélations du Canard Enchaîné à propos de la conduite parlementaire de Fillon. C’est ce bras judiciaire du pouvoir politique qui interrompit le sprint présidentiel du candidat de la droite, au mépris de la séparation des pouvoirs. Depuis, constatons que l’urgent dossier Fillon ne donne plus aucun signe de vie…

Il est permis, dans ce contexte français d’une justice sous influence politique, de s’interroger sur la nécessité de cette mise en garde à vue, évidemment infâmante pour un ancien chef de l’Etat. Une audition comme simple témoin, plus discrète, aurait eu les mêmes résultats. Médiatiquement, la présomption de culpabilité pèse désormais sur Sarkozy, alors même que les sommes dont il aurait bénéficié de la part de l’ancien dictateur libyen Kadhafi ne seraient plus de 50 millions d’euros mais de 5 millions, à en croire la presse. Il est évident que si tout ceci était démontré, le scandale serait énorme. Mais, visiblement, les preuves manquent toujours après 5 ans d’investigations. Les témoins, notamment l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takkiedine, sont plus que douteux. Et l’ancien chef de l’Etat, qui participa à la destitution de Kadhafi, tient un raisonnement de bon sens lorsqu’il écrit : "Si Kadhafi avait eu le moindre élément contre moi, pourquoi ne l’aurait-il pas utilisé de son vivant ? On a donc attendu sa mort pour fabriquer un document sur le prétendu financement et le publier entre les deux tours de l’élection présidentielle. La justice fera litière de ces accusations. Je n’ai aucun doute". A trop vouloir démontrer la corruption du monde politique, la justice prend le risque de confondre sa mission avec celle du justicier. Un doute pèse sur la prétendue impartialité de l’institution.

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...