J’entends couler la rivière au long de la berge
Comme en un doux frou-frou serein et apaisant...
Parfois un claquement brièvement émerge
D’un caillou détaché et un peu trop pesant.
Je parle d’un endroit que j’ai connu, enfant,
J’aimais m’y allonger, loin des bruits de la ville
Et je rêvais alors de quelque autre olifant
Qui rendrait l’horizon certainement tranquille.
Mais le cours de la vie a changé tout à coup :
J’étais adolescent, je devenais plus grand…
A l’ombre des forêts s’était tu le coucou,
J’entendais d’autres bruits venus de Mazagran.
La révolte était née de tous ces fellaghas
Qui égorgeaient d’abord tous ces pauvres colons :
C’était le début de leurs immondes dégâts…
L’Algérie sombrerait sous leur marteau-pilon.
Je connaissais la paix, j’entrevoyais la guerre :
Tous ces salauds venaient pour nous éliminer …
De mon large horizon on ne voyait plus guère
Que la fuite au plus vite en tout abandonnant. (18/12/2018)