Qui forcerait la main à un pauvre manchot ?
Et qui dirait "regarde !" à quelque pauvre aveugle ?
Autant d’aberrations envers tous les gauchos,
Autant crier "silence !" à la vache qui meugle.
Ils marcheront toujours à côté de leurs pompes,
Obnubilés qu’ils sont par leur afféterie,
Rechargés d’un passé grâce à leur clysopompe,
Présent alimenté qui pallie l’avarie .
Se référant toujours à Jaurès, à Proudhon,
Marche dite en avant se faisant en arrière,
L’allure aussi aisée que celle d’un dindon
Et le nez s’écrasant en plein dans la verrière.
Mais toujours forts gueule, ils clament leurs promesses :
Les lendemains chantants ouvrent toutes barrières,
Ils fêtent dans le bruit d’une grande kermesse
Ce qu’ils pensent acquis puisque déjà derrière.
Les gauchos ont toujours des idées rétrogrades
Qu’ils nomment "avancées" en grandes reculades :
Panacée déglutie du chef à tout sans-grade,
Et tous au fond du trou dans la dégringolade.
La messe sera dite alors au Panthéon
Sur la tombe du dieu de tous les socialos…
De flamme de chandelle, le caméléon
Se muera très vite en habile camelot. (3/06/17)