Avant- propos.
Dans mon billet de la semaine dernière, j’ai peut-être enterré le Président Trump un peu vite. Je viens d’écouter l’interview d’une femme remarquable, Sidney Powell, grande juriste s’il en fût, qui a sauvé la mise au General Flint, injustement accusé de compromission avec la Russie. Cette femme, que je suis depuis longtemps et que j’ai toujours trouvé extraordinairement pondérée et compétente, annonce très calmement, dans cette interview, que le Président avait mis en place une « task force » d’avocats prestigieux pour surveiller les élections « en amont » et que, non seulement elle a toutes les preuves que des fraudes gigantesques ont eu lieu mais qu’en plus « elle allait lâcher le Kraken », c’est-à-dire qu’elle allait mettre ces preuves dans le domaine publique assez rapidement.
Pour ceux qui parlent l’anglais, voici le lien avec cette interview qui m’a laissée pantois : https://youtu.be/rNQNw6ecRtc
A chacun de se faire une opinion, la mienne est faite.
Rien n’est joué aux USA.
Mais revenons sur le Logos et les élections aux USA.
Depuis bien longtemps, je me demande pourquoi j’aime bien Trump ?
Apparemment, le personnage est quelque peu bruyant, passablement vulgaire, assez m’as-tu vu, pas vraiment un intellectuel, et d’habitude voilà qui n’est pas ma tasse de thé.Et pourtant, depuis le début, je le soutiens autant que je le peux, ce qui au début a surpris beaucoup de mes lecteurs, de mes amis et moi en premier.Une fois de plus, mon cerveau m’a joué des tours.
Par- là, je veux dire que, souvent, j’ai l’impression que ce que j’ai entre les deux oreilles a sa propre autonomie et sa propre individualité. Fréquemment, je me mets à écrire et à l’arrivée, je suis totalement surpris par ce que j’ai pondu tant je ne savais pas que je pensais tout cela. Si je devais me décrire, je dirais que dans le fond, je suis un bon garçon (comme disait ma chère maman en parlant de ses fils), très embarrassé par une cervelle qui n’en fait qu’à sa tête, si le lecteur veut bien me passer l’expression.
Et donc, Trump plaisait à mon cerveau et le bon garçon que je suis depuis s’échine à essayer de comprendre ce qu’il peut bien lui trouver.
Après maintes réflexions, je crois que j’ai compris et pour m’expliquer, il va falloir que je revienne à une notion dont j’ai souvent parlé dans ces essais du Lundi matin, le LOGOS grec, qui signifie « parole logique », chez Platon par exemple.
Pour les Grecs, celui qui contrôle « le Logos » contrôle la « Cité », c’est-à-dire le Pouvoir Politique.
Contrôler le Verbe revient donc à détenir le moyen de contrôler ses concitoyens.
Dans une vraie démocratie, la parole de chacun est libre et donc, arrive au pouvoir, celui qui a le Logos le plus compétitif à ce moment-là, et cela peut tout à fait être un “démagogue”, mot Grec signifiant celui qui cherche à séduire les « imbéciles », autre mot Grec décrivant ceux qui ne peuvent pas exprimer clairement leur propre logos.
On voit à quel point les choses ont peu changé en 2500 ans.
Dans un système non démocratique, c’est-à-dire dans un système où la concurrence entre Logos est interdite, celui ou ceux qui sont au pouvoir n’auront bien entendu qu’un seul but : empêcher la concurrence entre les « Logos », tant ils sont peu sûrs de la qualité du leur et leur but sera de repérer le plus vite possible celui « qui ne parle pas comme tout le monde », pour l’éliminer bien entendu. L’élimination des logos divergents est le signe qu’une société n’est pas, ou plus, démocratique.
Ce qui m’amène à Soljenitsyne.
Dans son livre, le « Chêne et le Veau », où il décrit sa lutte au jour le jour contre la bêtise au front de taureau du communisme, il fait une remarque qui m’a laissé foudroyé et la voici : les pouvoirs totalitaires, dont le vrai but est d’empêcher l’émergence de nouveaux Logos, forcent les citoyens à employer leur Logos, leur terreur étant qu’un nouveau langage n’émerge. Car forcer tous les citoyens à utiliser le même Logos est dans le fond la meilleure façon de repérer instantanément celui qui d’un seul coup se met à parler différemment.
Et une fois repéré, il est bien sûr facile de le faire disparaître, et c’est ce qui est arrivé au Christ qui ne parlait pas comme un Pharisien.
Or, à quoi avons-nous assisté dans nos pays depuis la chute du Mur de Berlin ?
La réponse est simple : À une capture totale du Logos par la classe « dirigeante », appuyée sur une destruction de l’école et des médias pour empêcher que les nouvelles classes d’âge puissent développer leur propre Logos.
D’après les grands prêtres de ce nouveau totalitarisme, nous étions en effet arrivés à « la fin de l’Histoire » et donc notre Logos n’avait plus aucune raison de changer.
Et donc le monde, notre monde ne pouvait que se scinder en deux :
D’un côté, les vrais maîtres du Logos, qui possèdent les outils de transmission par lesquels est censé passer le Logos et qui ensuite payent grassement des valets pour répéter le message éternel de Pangloss : « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».
De l’autre les « imbéciles » dont il faut tout faire pour que leur nombre diminue, ce que demande par exemple l’un des maîtres du monde, Bill Gates, relayé bien sûr par des Kapots locaux en France ou aux USA, dont tout un chacun connaît les noms, ce qui m’évite d’avoir à les citer.
Mais il faut malheureusement laisser croire aux « imbéciles » qu’ils sont maîtres de leur destin. Et nos vrais maîtres (du Logos) doivent donc « sélectionner » des candidats aux plus hautes fonctions de l’Etat pour arriver à deux candidats, les plus dociles, qui seront amenés au Peuple une fois de temps en temps pour recevoir l’onction d’une élection bidon qui ne trompe en fait personne, mais cela n’a aucune importance puisque les deux candidats n’auront le droit que d’utiliser le Logos dominant.
Voilà qui a fonctionné parfaitement en France depuis bien longtemps, car cinq ou six individus y contrôlent tous les moyens de transmission du Logos et donc la police de la pensée y est particulièrement efficace, ce qui fait que nous sommes passés de Mitterrand à Macron, le dernier ectoplasme en date, sans que quiconque remarque la moindre différence dans les politiques suivies qui toujours ont amené à un enrichissement des maîtres (du Logos) et à un appauvrissement des « imbéciles », nous.
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